Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Vous menez depuis des années des combats qui n'ont jamais cessé de faire des vagues.
- Vous avez été une pionnière dans la protection des océans et vous continuez aujourd'hui dans un livre en jetant une bouteille à la mer avec l'espoir de démontrer que ces océans sont source de vie.
- Bonjour Maud Fontenoy.
- Bonjour, bonjour à tous.
- Alors vous publiez l'océan source de vie aux éditions d'Observatoire qui va être un peu le fil conducteur de cette émission.
- On va évoquer bien sûr cette enquête sur les océans que vous avez effectuée pour ce livre mais le principe des clés d'une vie c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés, vous le savez.
- Donc la première date que j'ai trouvée, le 8 septembre 1994, elle est liée à cette chanson de Schellar.
- Cette année-là, le cœur découvre enfin...
- Pourquoi ? Parce que c'est la chanson du film L'année du bac et que c'est votre année du bac et ça a été le cauchemar de votre vie, Maud Fontoy.
- Oh bah dis donc, si je m'attendais à ça comme première date, non mais c'est sûr que moi, vous l'avez rappelé, j'ai une vie un peu atypique et comme j'ai passé, la vérité est vraie, plus de la moitié de ma vie sur les océans que sur la terre ferme, j'ai fait toute ma scolarité par correspondance avec le fameux Kned, j'habitais sur des bateaux et pour la première fois, je suis allée à l'école en terminale et pour la première fois, je me suis retrouvée devant des examinateurs, devant un temps limité et au bac.
- Et alors là, je peux vous dire que c'était quand même une autre histoire.
- Donc ça a été un vrai choc, j'étais un peu comme jetée, toujours une petite fourmi jetée dans la fourmilière.
- C'était des rouges là et j'étais très très mal à l'aise.
- La première fois que je suis allée devant un professeur au tableau noir, je me suis évanouie.
- Ah bon ? Donc c'était pas des grands bons souvenirs, mais néanmoins, voilà, j'ai passé mon bac, je l'ai eu et ça a été le premier cours de ma vie peut-être bien, oui.
- Oui, en même temps, vous aviez vos camarades de classe que vous découvriez, vous n'y avez jamais eu de camarades de classe.
- Ah oui, non mais tout était neuf, c'est-à-dire que l'école, ça paraissait, mon père, pour rien vous cacher, quand on était sur le bateau, on faisait des cours par correspondance, donc tous les jours, il n'y avait pas de week-end, pas de vacances, c'était extrêmement strict, c'était pas du tout babacool, c'était extrêmement structuré, il fallait être vraiment toujours d'attaque, courageux.
- Et la punition, c'était si tu travailles mal, tu iras à l'école.
- Donc on voyait, mes frères et moi, on imaginait l'école comme vraiment le pire endroit qui soit.
- Et donc le jour où je suis rentrée à l'école, un, j'étais pas habituée, deux, j'étais timide, trois, j'avais aucunement les codes, comment s'adapter dans une cour de récréation, comment vivre avec les autres, enfin tout ça était un cauchemar.
- Je restais pendant l'intercours en classe.
- Pour être sûre de ne pas fréquenter les autres, parce que je ne savais pas vraiment comment me comporter.
- Et vraiment, je l'ai pris comme un premier défi de ma vie, de me dire, voilà, je vais essayer de m'adapter à ce monde.
- Et finalement, avec le temps et aujourd'hui avec le recul, je me dis que c'était plus facile finalement peut-être de s'adapter à cette vie-là, et aujourd'hui j'ai attrapé les codes à peu près bien, que finalement ce que ça peut être que quelqu'un que je prendrais au hasard à s'habituer à vivre sur un bateau à rames, ou le bateau se retourne 17 fois dans la même nuit, ou au 40e rugissant, au 50e hurlant.
- Finalement, la vie en société est plus confortable.
- Mais moi, je peux vous dire que j'avais du mal.
- C'était, je pense, à Meaux, puisque vos parents étaient de Meaux, c'était là-bas.
- Alors en fait, j'étais au lycée Fennelon, j'étais en internat en plus, et...
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