Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Les clés d'une vie, celles de mon invité.
- Vous avez trouvé votre voie en prenant celle des autres.
- Vous avez cultivé avec succès votre passion du cinéma sans jamais en refaire dans la vie.
- Vous êtes de retour au théâtre avec un seul en scène qui vous permet d'ouvrir un nouveau chapitre de votre carrière et de démontrer que vous demeurez plus que jamais un homme à la page.
- Bonjour Antoine Dulleri.
- Bonjour mon cher Jacques.
- Je suis ravi d'être là.
- Moi aussi parce qu'en neuf ans, je ne vous ai jamais accueilli dans les clés d'une vie alors que vous avez plein d'activités.
- C'est une honte Jacques. Heureusement que vous vous rattrapez.
- Exactement. Nous évoquerons le festival d'Avignon avec ce spectacle tout à fait original où vous lisez entre les lignes dans quelques instants.
- Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Et la première que j'ai trouvée, c'est le 25 novembre 1985.
- Ce sont vos débuts au théâtre du Rond-Point avec Jean Marais.
- Ah oui, alors ça c'est formidable.
- J'avais écrit une pièce après avoir raté le conservatoire avec un ami qui s'appelle Christian Charmetan, acteur aussi de son métier.
- Et on l'avait joué au théâtre de l'Athénée.
- On était très fiers, on était auteurs-acteurs.
- Et Francis, qui était notre prof du cours Florent, on l'avait perdu de vue, mais il entend parler de nous.
- Il dit c'est sympa les gars, vous avez bougé vos fesses, vous avez écrit votre pièce.
- Ça tombe bien, mais je monte le CIDE au Rond-Point.
- Voulez-vous me suivre ? Et on part.
- Notamment, je pars.
- Et j'ai joué effectivement avec Jean Marais, qui était mon idole aussi.
- D'enfance, parce que c'était les films de Cap et d'Épée.
- Et en 1985, effectivement, je joue le CIDE avec lui, avec Jean Marais, avec Jean-Louis Barraud et Francis Huster.
- Et on est une troupe de jeunes autour.
- Et on devient tous amoureux de Jean Marais, qui était un homme absolument délicieux.
- Un film culte, c'est Le Bossu, qu'on voit encore aujourd'hui.
- Le Bossu ! Et ce qu'on ne sait pas, c'est que la première version du Bossu, qui était un film muet, réalisé par un certain André Heuset, ça date de 1913, l'année de naissance de Jean Marais.
- Oui, parce qu'il avait une date de naissance.
- C'est très facile.
- Il m'avait dit, mais c'est facile de retenir ma date de naissance.
- Je suis né le 11-12-13.
- Exactement.
- Et il a fêté ses 80 ans avec une soirée spéciale que Jean-Claude Briquet avait organisée.
- Jean-Claude Briquet l'avait organisée au Théâtre des Bouffes parisiens.
- Charles Trenet, qui avait le même âge que lui, devait venir, n'est pas venu.
- Et Marais a répondu, c'est normal, à cet âge-là, on ne sort plus.
- Alors, il se trouve qu'effectivement, ce lieu où vous jouez le rond-point, c'était l'ancien...
- Une ancienne patinoire.
- Et Barraud venait de reprendre le lieu.
- Oui.
- Oui, oui, Barraud venait de reprendre.
- C'était...
- Bon, il était un petit peu âgé.
- Je n'ai pas connu le Barraud.
- En voyant, j'ai beaucoup d'histoires, d'ailleurs, très drôles autour de ce site, parce qu'il avait des problèmes de texte, le pauvre.
- Alors, ça nous a donné lieu à des trucs formidables.
- Et puis, Jean-Marais était tellement drôle.
- Enfin, bon, voilà, je peux raconter plein d'anecdotes.
- Mais il y avait aussi Huster.
- Huster qui donnait les résultats du match de foot.
- Ah oui, oui.
- Alors, Huster, c'était le mondial, je n'en sais rien, je ne suis pas très doué en foot.
- Et il nous donnait les résultats.
- Il était foot, foot.
- Alors, dès qu'il sortait de scène, il avait mis dans la coulisse, à côté vraiment de la scène, une télé.
- Et alors, il regardait les trucs.
- Et puis, moi, quand j'étais en scène, il récitait sous moi, « Don, cette troupe s'avance et porte sur le front une malassurance de zéro. » Et il balançait, il nous balançait les résultats du foot, mine de rien, comme ça, en scène.
- Et Jean-Marais était tellement drôle qu'on a beaucoup, beaucoup ri.
- La première fois que je rentre sur scène avec...
- J'étais tout le temps avec...
Transcription générée par IA