Retranscription des premières minutes :
- Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
- Rachida Dati a affirmé que l'une des radios de Radio France constitue un club de CSP+, c'est-à-dire un média déconnecté des jeunes et des classes populaires.
- Elle a pris l'exemple des maçons en disant qu'ils n'écoutent pas cette station, ce qu'elle déplore, tout en présentant cela comme un fait social.
- Cette déclaration a été perçue par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, comme une forme de stigmatisation et de mépris envers les classes populaires.
- En réaction, elle a vivement critiqué ces clichés sociaux et a appelé à une révision profonde de la politique culturelle en France, mettant en lumière la grave crise du secteur.
- Elle a également souligné l'urgence d'organiser un large débat transpartisan, rappelant que la culture doit être considérée comme un enjeu politique majeur et non simplement comme un poste budgétaire à diminuer.
- En cette période de festival, beaucoup exposent leurs revendications au nom des artistes et des intermittents du spectacle.
- Nos confrères de Marianne regrettent cette semaine dans leur colonne le militantisme politique de la culture, en rappelant qu'une large partie de ces activités sont financées par de l'argent public.
- La ministre Rachida Dati n'a pas pris le risque d'assister au spectacle du Festival d'Avignon suite aux menaces des syndicats.
- Aussi, nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.
- Je rigole parce qu'il y a beaucoup de réponses.
- C'est un résultat clair a priori.
- C'est un résultat clair.
- Alors la question, la politisation des événements culturels est-elle 1. normale, 2. excessive, 3. insuffisante ? Vous dites normale à 7%.
- 3% et excessive à 93%.
- Et pour la première fois de l'histoire de ce jeu, insuffisante, 0%.
- De ce jeu, j'adore.
- Oui, parce que c'est une petite consultation, ce n'est pas un sondage, attention.
- Christophe Barbier est avec nous, éditorialiste et homme de théâtre.
- Alors vous avez commencé à nous expliquer, Christophe, juste avant la coupure, que le théâtre et la politique sont étroitement mêlés depuis 2500 ans.
- Alors un petit exemple assez précis, Madame Dati, notre ministre de la Culture, n'a pas été à la rencontre des artistes au Festival d'Avignon.
- Alors notamment parce qu'elle est attaquée par la séparation, et j'étais spectacle, mais elle a quand même rompu une tradition qui était lancée par le premier ministre de la Culture, André Malraux.
- Donc c'est une vieille, longue tradition.
- Est-ce que ce n'est pas ça le problème aussi en ce moment en France ? Oui, c'est un problème en France, cette politisation de la culture, parce qu'elle tourne toujours au bras de fer.
- Au bras de fer entre les syndicats qui ont à la fois des revendications budgétaires et puis leurs propres valeurs, et de l'autre côté l'État.
- L'État qui en a souvent assez qu'on lui tende la sébile pour créer des œuvres où on dit du mal des politiques et des gouvernants.
- Donc c'est un peu le chien qui se mord la queue.
- Néanmoins, il ne faut pas dramatiser à l'excès, tout en restant vigilant parce que c'est un sujet sérieux.
- En 1966, quand Jean Genet a créé les Paravents, une pièce qui disait beaucoup de mal de l'armée française, il y avait eu des manifestations contre cette pièce, on voulait son interdiction.
- Il y a eu un débat à l'Assemblée, et André Malraux est venu à l'Assemblée, et il a dit, mesdames et messieurs, la liberté n'a pas toujours les mains propres, mais avant de la jeter par la fenêtre, il faut y regarder à deux fois.
- Et il a expliqué pourquoi il fallait continuer à subventionner.
- C'est la culture, même quand ça se retourne, contre le subventionneur.
- Avec, comme juge de paix, la liberté du citoyen.
- Le citoyen, il peut voter pour ou contre un spectacle, pour ou contre un livre, en n'allant pas assister au spectacle, ou en n'lisant pas le livre.
- Tant qu'on a le pluralisme dans notre pays, il faut être rassuré.
- Néanmoins, il faut regarder les messages qui passent à travers les œuvres, parce que c'est parfois des messages contestables, voire scandaleux, et puis il faut demander des comptes à ceux qui créent des spectacles avec l'argent public.
- Parce qu'on veut un retour...
Transcription générée par IA