Retranscription des premières minutes :
- Chers amis, si nous sommes réunis ici, c'est que la guerre agricole se prépare.
- J'ai vu une scène, des scènes de guérilla contre un troupeau de vaches, des gens qui se battent pour leur terre.
- C'est notre terroir, il faut le défendre.
- Là, la crise, elle va plus loin que la DNC.
- Mais ce qu'on a oublié, c'est tout l'accompagnement financier des agriculteurs à côté des foyers qui vont avoir leurs animaux bloqués pendant 90 jours au minimum et qui ne vont pas pouvoir payer leurs factures et leurs fournisseurs.
- Il est temps d'agir.
- Et puisqu'on revient sur les blocages d'agriculteurs, aujourd'hui toujours en cours, un petit peu partout avec une ministre à Toulouse qui tente d'apaiser la colère, c'est André qui nous appelle de Damazan.
- Bonsoir André.
- Bonsoir.
- Oui, bonsoir Philippe, bonsoir Philippe, bonsoir Bruno et bonsoir la chère Lucille.
- Bienvenue sur Sud Radio.
- Merci à vous.
- Sur cette question finalement de se dire, est-ce que les agriculteurs français sont-ils les grands perdants de l'Europe ? Tout à fait, parce que nous le problème qu'on a en France, c'est qu'on veut laver plus blanc que blanc.
- On a le principe de précaution qui est dans la Constitution, donc qui s'applique pour les produits agricoles, qui s'occupe, qui s'applique pour tout un tas de choses, qui ravitent des normes et qui font qu'à un moment donné, nous on passe tout le temps à remplir des papiers, à justifier notre travail qu'à travailler quoi.
- Et c'est vrai que c'est très très compliqué.
- Aujourd'hui, on a de la détresse dans les campagnes quoi, parce que les gens en travaillant dur, ils ne gagnent pas leur vie.
- Et en plus, on les embête sans arrêt, sans arrêt, sans arrêt, sans arrêt.
- On a des gens qui sont très aînés pour venir contrôler des exploitations agricoles.
- Nous non plus, on voit des points de deal où on n'a pas de force de l'ordre, où ils ont des consignes de ne pas aller pour ne pas créer des émeutes et autres.
- Nous, on se retrouve face à des CRF, des gendarmes mobiles qui font leur travail.
- On ne peut pas leur en vouloir laisser les donneurs d'ordre qui ne sont pas très...
- C'est malin parce qu'à un moment donné, il faut jouer la désescalade, expliquer qu'il faut abattre le troupeau pour X et Y raisons.
- Et ils n'ont qu'à jouer sur la durée.
- Les agriculteurs, ils n'ont pas resté 15 jours autour d'une ferme.
- Il suffit d'attendre qu'il n'y ait pas de mouvement d'animaux et ils auront le temps d'abattre.
- Mais pour moi, ce n'est pas la solution.
- Moi, je suis gaveur de canards, pardon Cécile.
- Et on a subi un abattage de canards sains.
- On avait 940 canards dans notre salle de gavage.
- On les a gavés pendant un mois.
- On savait qu'ils allaient partir.
- Mais on ne pouvait pas les crever.
- Donc on leur donnait à manger une fois par jour.
- Et alors j'imagine la détresse face à ces animaux qui sont là depuis des années.
- C'est terrible.
- J'ai l'impression que vous le ressentez comme une injustice.
- Et on comprend très bien Philippe Bilger.
- C'est vrai.
- Et notre ami, lorsqu'il évoque la bureaucratie européenne, a totalement raison.
- Et celle-ci existe, mais on l'a souvent dit ici.
- Elle est même amplifiée par la bureaucratie française qui...
- rend encore plus nuisibles les fameuses normes qui entravent la vie de nos agriculteurs.
- Et derrière tout cela, il y a un grand nombre de tragédies personnelles, des angoisses que je comprends devant l'abattage des bêtes et le fait que surtout, il me semble que la ministre de l'Agriculture me rend une personnalité que je connais un peu estimable et propose trop tard tout de même une visite et des dialogues.
- Excusez-moi.
- Je vais quand même dire un truc.
- Je ne comprends pas.
- Je ne comprends pas pourquoi on ne se nourrit pas en France avant tout de ce que produisent nos agriculteurs.
- Et s'il en reste, on l'exporte.
- Mais non, mais on l'importe.
- Oui, on l'exporte.
- C'est ça, on l'exporte.
- Ah bah parce que c'est la loi du marché mondial.
- Oui, mais à un moment donné, on s'en fout du marché mondial.
- On n'a pas...
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