Retranscription des premières minutes :
- Il est 8h35 sur Sud Radio et l'interview politique ce matin et Boris Vallaud, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes président du groupe S à l'Assemblée Nationale et vous êtes à la conquête du Parti Socialiste pour le congrès qui aura lieu à Nancy mi-juin.
- Mais ouvrons d'abord avec ce qui est sur toutes les lèvres des politiques ce matin.
- François Bayrou a-t-il été suffisamment convaincant pour passer outre la censure ? D'abord, peut-être rappeler ce qu'est une commission d'enquête parlementaire et quel est son objet.
- Une commission d'enquête parlementaire, ce n'est pas un tribunal.
- C'est un lieu d'évaluation et de contrôle de l'action politique, de l'action publique, de l'action gouvernementale.
- C'est un lieu où les parlementaires, représentants des Françaises et des Français, posent aux responsables politiques notamment les questions qui intéressent.
- Et en l'occurrence...
- Ce n'était pas le cas hier soir ? En l'occurrence, si, c'était le cas hier soir.
- En l'occurrence, ce qui est important dans ce travail de commission d'enquête, c'est d'établir la vérité sur ce qui s'est passé à Bétharame pendant des années et des années.
- Comment cet immense scandale humain, avec des victimes par dizaines, par centaines, a pu finalement être tenu, dans le silence, et ne se révéler dans une douleur épouvantable pour les victimes et leurs familles ? Donc est-ce que vous estimez que Pierre-François Bayrou a répondu aux questions ? J'ai eu le sentiment, au fond, d'une énorme entreprise d'enfumage.
- Je le dis tel que je l'ai ressenti.
- Une énorme entreprise d'enfumage ? Oui, le meilleur...
- Ce qu'on attendait, c'était la vérité, la meilleure défense d'ailleurs.
- Et la vérité, la compréhension des choses.
- Est-ce qu'au sortir de cette audition, les Françaises et les Français, les victimes, ont le sentiment d'avoir été éclairées sur ce qui s'est passé ? Ont-ils eu des éléments supplémentaires de compréhension ? Je ne le crois pas.
- Le Premier ministre a été sur la défensive en permanence.
- Il a été très agressif.
- Très agressif, comme son politique, de toute façon.
- Ça a été son angle d'attaque en permanence.
- J'ai...
- Vu la façon dont, notamment, la présidente de la commission, Fatiha Kalawashi, a précisément fait en sorte...
- KPS.
- KPS a fait précisément en sorte, avec les deux rapporteurs, d'avoir un travail qui est un travail sérieux.
- Il y a eu beaucoup d'autres auditions.
- Et nous ne devons jamais perdre de vue...
- Mais alors qu'on comprenne clairement...
- Je vais prendre une phrase qui est issue de votre famille politique, Boris Vallaud.
- Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
- Est-ce que le loup était François Bayrou ? Et s'il n'a pas été convaincant, motif de censure, je vous pose la question, parce que je répète les mots d'Olivier Faure il y a encore deux jours, s'il avait lui-même couvert l'institution pour la protéger au détriment des élèves, effectivement, il devrait partir.
- Est-ce que c'est ce que vous demandez ce matin ? Écoutez, la commission d'enquête n'est pas allée à son terme.
- La présidente de la commission a prévu de s'exprimer, je crois qu'elle l'a fait sur une autre antenne ce matin, à nouveau dans la matinée.
- Et vous, votre sentiment ? Moi, mon sentiment, c'est que je n'ai pas eu les éclaircissements que je souhaitais hier, dans ce que j'ai entendu de l'audition de François Bayrou.
- J'ai eu le sentiment qu'il s'évertuait à se placer plutôt du côté...
- Est-ce que c'est digne du Premier ministre ? Est-ce que vous lui faites encore confiance ? Ou est-ce qu'il est temps de lui demander de partir ? Ça fait longtemps que je considère que François Bayrou n'est pas à la hauteur de ses responsabilités.
- Mais c'est indépendant de cette affaire.
- Cette affaire-là, moi, ce qui me préoccupe, c'est comment nous comprenons ce qui s'est passé, comment un responsable politique peut, comme il le prétend, avoir été au courant de ce qui s'est passé ? Comment peut-il démentir avec autant d'aplomb d'autres témoignages devant la commission d'enquête ? C'est les conclusions, maintenant, que nous attendons.
- Mais oui, la vérité est une exigence, est une exigence forte que tout responsable politique doit attendre des représentants gouvernementaux et du premier et du premier d'entre eux.
- Et s'il est établi, évidemment, qu'il y a des...
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