Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Gleize. » « Sud Radio, il est 8h35, mon invité politique ce matin est maire d'une ville de banlieue.
- C'est un élu qui pense à contre-courant alors que l'immigration est presque présentée partout aujourd'hui comme une menace.
- Lui est convaincu qu'elle peut être et doit être une chance et il s'en explique dans un livre qui vient tout juste de paraître aux éditions Grasset.
- Il est intitulé « D'excellents français », le sous-titre « Comment faire de l'immigration une chance ».
- Nicolas Samsoun, bonjour.
- Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, maire UDI de Massy, commune d'un peu plus de 50 000 habitants, située en région parisienne dans le département de l'Essonne, une ville dans laquelle, vous le dites dans votre livre, cohabitent près de 80 origines différentes.
- Dire aujourd'hui que l'immigration c'est une chance, est-ce que vous n'avez pas l'impression de prêcher un petit peu dans le désert ? Non, je ne crois pas. Je crois au contraire que c'est même le point de vue d'une très grande majorité de gens.
- Il y a des gens qui ont peur, il y a des gens qui, au contraire, disent qu'il n'y a pas de sujet.
- Moi je dis qu'il y a un sujet, l'immigration c'est un défi, c'est pas facile de faire vivre ensemble des gens si différents.
- Mais je pense en fait qu'il y a une immense majorité plutôt silencieuse qui pense que c'est possible, qu'on peut y arriver et que c'est, en tout cas ça peut être, une chance pour la France.
- Vous pensez qu'il y a une forme d'instrumentalisation politique à ce sujet sur l'immigration ? Oui, forcément. Alors il y a des réalités.
- Il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a pas de problème, il ne s'agit pas de dire qu'il n'y a pas des gens qui ont peur.
- Mais évidemment, il y a des gens qui cherchent à opposer les uns aux autres et je crois que ce n'est pas utile pour le pays.
- Dans votre livre, vous constatez dans votre quotidien ce que c'est que la vie de quartier, ce que c'est que l'immigration, ce que c'est que l'islam.
- Notamment, on va y revenir, vous parlez notamment à un moment, alors c'est assez succinct, mais du référendum sur l'immigration. Bruno Retailleau le souhaite, le ministre de l'Intérieur.
- Vous, vous n'y êtes pas favorable. Pourquoi ? Alors je n'y suis pas favorable pour deux raisons fondamentales.
- D'abord, parce que les réalités françaises, elles sont extrêmement différentes.
- Pour des raisons personnelles, j'évoque évidemment Massy, j'évoque aussi la ville d'Asbrook, dans le nord de la France, parce que mes racines familiales y sont.
- À Asbrook, il y a 2% d'immigrés, à Massy, 20%.
- Se dire que les réalités de l'intégration et de la vie ensemble sont les mêmes à Asbrook et à Massy, c'est absurde.
- En fait, la réalité de l'intégration, elle se passe au local.
- Donc le débat national là-dessus, c'est quelque chose qui est complètement hors-sol.
- Puis la deuxième chose, c'est que le référendum...
- Le référendum, ça sert simplement à opposer deux camps.
- Il y a les vainqueurs et les vaincus, ça crispe les opinions, alors qu'au contraire, je pense que sur ces sujets, la question c'est de se rassembler, de trouver des compromis.
- C'est sûrement pas de tenir un discours en disant que tout va bien, c'est pas du tout mon propos, mais c'est d'essayer de trouver ensemble des solutions.
- Donc je crois pas que ça serait de la solution.
- Ceux qui critiquent la banlieue devraient s'y rendre plus souvent.
- Je vois surtout des quartiers heureux.
- Certains pourraient vous taxer en forme d'angélisme ou de naïveté là-dessus.
- On a fait un sondage il n'y a pas longtemps.
- Il y a 88% des massicois qui sont heureux d'y vivre.
- C'est pas mal.
- Et je crois pas que ça soit une réalité spécifiquement massicoise.
- Une fois encore, il n'y a pas de problème.
- Je ne suis pas angélique.
- Si vous avez lu, vous regardez, il y a aussi, je parle très clairement, des questions d'insécurité, des questions de difficultés d'intégration, des questions de perte de mixité sociale.
- Tout ça, ça existe.
- C'est des...
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