Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face. » Jean-Marie Roy, on ne va pas vous présenter, je regardais votre très impressionnante liste de romans et d'essais, franchement qui est à la fin de tous les bouquins, mais vous êtes académicien, donc parler de langue française, il est bon quand même qu'il y ait au moins une quarante personnes qui s'occupent de cette langue, ou de la belle langue de notre pays, et vous êtes l'auteur de votre plus récent livre, je ne dirai pas votre dernier bien sûr, « Drôle de justice » aux éditions Albain Michel.
- Et Jean-Marie Roy, il faut rappeler, parce que ça avait fait beaucoup de bruit, il y a presque une trentaine d'années, vous avez écrit deux livres sur le cas Omar Haddad, cette fameuse histoire que peut-être que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais que énormément de gens, je dirais une majorité de la population française, avaient entendu parler, et qu'est-ce qui a fait que, vous en parlez dans votre livre, dans « Drôle de justice » déjà, qu'est-ce qui fait que vous avez réagi en disant, alors que vous êtes romancier, que vous êtes surtout romancier, que vous adorez la littérature et vous le montrez encore dans ce livre, qu'est-ce qui a fait que vous avez réagi en disant, il faut que je m'en occupe, il faut que je parle de cela, que j'écrive là-dessus ? D'abord, je m'étais toujours intéressé aux questions de justice, comme écrivain, puisqu'il y a un lien entre la justice et la littérature, qui a été montré par des gens, je peux en prendre les exemples écrasants de Zola et de Voltaire, donc je m'y suis toujours intéressé, et puis, comme j'étais journaliste, j'ai vu, bien sûr, je trouvais que l'intérêt du journalisme, c'était de venir en aide à des gens, de leur donner la parole, de pouvoir les aider, les soutenir, et donc, mon premier article, ça avait été sur l'affaire Gabriel Russier, qui était la fameuse professeure, « Mourir d'aimer », et je l'avais défendu de son vivant, bien avant Georges Pompidou, et puis, ensuite...
- Vous étiez journaliste où, à l'époque ? J'étais journaliste au Figaro.
- Figaro, d'accord.
- J'étais journaliste deux fois au Figaro, j'ai été viré d'ailleurs deux fois...
- Et vous vous êtes promenu comme directeur du Figaro littéraire ? Oui, oui, mais ça, c'est la deuxième fois.
- Deuxième fois.
- La première fois, je...
- Donc, c'est Gabriel Russier, vous aviez longuement écrit dessus, enfin, vous avez écrit à plusieurs reprises.
- Oui, oui, oui.
- Et donc, ensuite, il y a...
- Il y avait d'autres affaires, je me suis intéressé à d'autres affaires judiciaires, notamment les proxénètes de Lyon, voilà, il y avait beaucoup d'affaires toujours assez sulfureuses, et puis est arrivée l'affaire Maradade, et immédiatement, je me suis dit, c'est un scandale, mais je ne me suis pas vraiment engagé avant le procès, parce que je pensais, en analysant toute l'instruction, qu'il allait être... il y avait un non-lieu.
- Parce qu'il n'y avait rien contre lui, c'était vraiment...
- Il n'y avait pas de preuves.
- Il n'y avait rien, mais ce qui est très intéressant, c'est que c'est un inculpé chimiquement pur.
- C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu une bagarre chez Maradade, on ne peut rien lui reprocher.
- Il n'y avait pas d'antécédents judiciaires.
- Mais rien, rien, rien.
- Et toute l'affaire a été tellement montée, c'était tellement visible, je me suis dit, c'est pas possible.
- Ne serait-ce qu'il y a une chose qui était... il y a deux choses, c'est au début du procès et à la fin.
- Au début, c'est quand on voit la façon dont cette femme a été torturée, Mme Marchal, elle a un traumatisme crânien, le foie perforé, elle a des boutures sur tout le corps, on l'a torturée, vraiment.
- Et c'est évident qu'on voit le résultat de l'autopsie, elle était dans l'incapacité d'inscrire l'inscription sur les portes...
- On l'a rematuée.
- Les deux inscriptions.
- À 6 mètres de distance de la cave.
- Donc, dès le départ, ce n'était pas possible.
- Et puis, des années après,...
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