Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, le grand matin week-end, 6h-10h, Maxime Liedot. » « Soyez les bienvenus sur Sud, votre radio, on est ensemble jusqu'à 10h avec une page un peu spéciale parce que vous avez la parole et vous, agriculteurs, vous êtes les principaux concernés jusqu'à 9h.
- On sera avec les grandes voix de l'agriculture qui vont défiler à ce micro dans ce studio pour s'exprimer sur la colère qui monte, sur la colère qui gronde à seulement 6 jours d'une grande mobilisation qui était déjà prévue en tracteur pour monter jusqu'à Bruxelles pour s'indigner naturellement du Mercosur, mais également des normes qui pèsent sur un métier toujours plus compliqué, toujours moins rémunérateur.
- Et on vous pose notamment ces questions ce matin.
- Est-ce que vous pensez que cette mobilisation agricole peut déclencher une vraie convergence des colères quand on voit le ras-le-bol fiscal, quand on voit le ras-le-bol des petits, des grands patrons, quand on voit également le ras-le-bol du milieu médical ? Est-ce que vous pensez que, on va dire, le modèle de la mobilisation agricole peut encourager d'autres professions à se manifester ? 0826, 300, 300, et puis il y a également cette colère un peu plus simple, mais cruciale.
- Est-ce que vous pensez que cette colère va embraser le pays ? Est-ce que vous pensez qu'elle va durer ? On sera avec vous entre 9h et 10h, 0826, 300, 300, mais pour l'heure, on va se concentrer sur les grandes voies de l'agriculture.
- Et pour commencer, je suis très heureux d'accueillir en studio Edouard Bergeon.
- Bonjour.
- Réalisateur spécialisé.
- Dans le monde agricole, on vous avait notamment connu quand vous avez explosé les compteurs avec ce film qui s'appelait « Au nom de la terre », avec dans le rôle principal Guillaume Canet, je crois, plus de trois nominations au César, c'était ça ? Oui, 2 millions d'entrées, ce n'était pas prévu, surtout vu la thématique.
- Et le film s'était inspiré de votre histoire familiale ? Oui, le parcours mon père, qui avait malheureusement mis fin à ses jours.
- Donc forcément, on ne s'imaginait pas faire autant d'entrées.
- Mais les gens, les ruraux, sont venus se voir au cinéma, sur le grand écran.
- Et ça a prolossé.
- Ce qui se raconte en ce moment en bloquant un pont d'autoroute, c'est que, écoutez-nous, on est au fond de la France, mais on subit là des abattages.
- Il y a quelque chose de très émotionnel en ce moment.
- On a vu hier Jérôme Bail qui est entré sur l'autoroute, le leader charismatique, l'agriculteur du Sud-Ouest, qui est revenu sous le pont de l'A64, le même qui avait été bloqué il y a près de deux ans.
- Il est revenu quand même accompagné des maires locaux en écharpe.
- Et j'entendais Carole Delga, la présidente de la région PS, à la radio hier, qui soutenait également ses élus et Jérôme Bail, pour venir tous à la table des négociations, pour se dire que ce n'est pas possible d'abattre le cheptel du Sud-Ouest.
- La Haute-Garonne fait partie des revenus agricoles les plus faibles de France.
- Mais c'est aussi un endroit où on a demandé beaucoup aux agriculteurs.
- Ils ont été les premiers à passer au bio, à faire des marchés fermiers.
- Et les premiers aussi où les consommateurs se sont peut-être détournés de ces marchés-là.
- Ils n'ont pas de réserve, ils n'ont pas de sécurité.
- C'est pour ça qu'aujourd'hui, on leur abat leurs vaches.
- Ils ne comprennent pas.
- Donc peut-être qu'il faudrait venir leur expliquer.
- Peut-être qu'il faudrait qu'il y ait un geste fort de l'État.
- Et peut-être que la ministre, il faudrait qu'elle descende rassurée, expliquer à ses agriculteurs, à ses agricultrices, leurs décennies de travail et leur histoire.
- Parce qu'abattre un troupeau, c'est abattre plusieurs générations de travail.
- Parce qu'il y a beaucoup de génétiques dans un troupeau.
- Il y a des histoires familiales.
- Et puis c'est du tout, c'est un travail fou, tout simplement.
- C'est vivant un troupeau.
- On fait ça en famille.
- Et aujourd'hui, il y a vraiment beaucoup de douleurs et d'incompréhensions.
- Et puis, si vous êtes là également, c'est que dans quelques mois, mars, c'est ça, vous sortirez un documentaire, précisément, le 4 mars, qui s'appelle...
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