Retranscription des premières minutes :
- Bonjour, mon cher Laurent Geoffrin. Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes directeur de la publication du journal en ligne Le Journal.info, ex-directeur de Libération et du Nouvel Observateur.
- Et nous serons également avec Lucas Planaverne, journaliste au JDD, pour confronter les points de vue.
- Je me tourne d'abord vers vous, Laurent Geoffrin.
- Est-ce qu'on assiste actuellement à une alliance des contraires à l'Assemblée nationale quand on voit ce qui s'est passé hier, ce rétablissement d'une nouvelle forme d'ISF pour être assez rapide ? Est-ce que c'est à ça qu'on doit s'habituer désormais dans certains votes de certaines motions, où vous nous dites « rien d'affolant, c'est la vie parlementaire » ? À partir du moment où on cherche un compromis, c'est forcément un accord entre des forces contradictoires, par définition.
- Et donc oui, il y aura certainement des votes sur lesquels il y aura des alliances inattendues.
- Ça me paraît logique. Il faut juger du fond, du contenu.
- Est-ce que cette nouvelle version de l'impôt sur la fortune, est souhaitable ou pas ? Tout le reste, c'est assez peu important, finalement.
- Mais est-ce qu'il n'est pas parfois contradictoire d'apercevoir, par exemple, vraiment des cris d'orfraie, des mots qui sont quand même d'une violence inouïe, quand le Rassemblement national arrive à faire passer une loi, et là, tout d'un coup, de voir le Parti socialiste se réjouir de faire passer des textes grâce aux voix du Rassemblement national ? C'est ce qui s'est passé hier avec cette nouvelle forme d'ISF.
- Ça, c'est pas trop contradictoire, quand même, même si le but est de trouver des compromis ? Oui, c'est contradictoire, mais encore une fois, si c'est pas contradictoire, il n'y aura pas de compromis.
- Donc, on doit s'y habituer, d'une certaine manière.
- Oui. Ça se passe dans tous les pays d'Europe, depuis des décennies.
- Il y a des alliances parfois inattendues.
- Oui, souvent inattendues, mais on prend souvent, par exemple, l'exemple de l'Allemagne.
- Globalement, on essaye d'avoir des forces qui n'ont pas, on va dire, tout en commun, mais ont quand même quelques atomes...
- Oui, pour gouverner. Oui, pour gouverner, bien sûr.
- Pour gouverner, oui, mais là, il s'agit de faire des...
- Ils votent loi par loi, donc il y a certaines lois qui emportent le suffrage de forces qui sont, par ailleurs, en désaccord complet sur d'autres sujets.
- Ça me paraît pas... Ça peut surprendre, on n'est pas habitués à ça en France, mais...
- En fait, c'est ça, c'est qu'on n'est pas habitués en France.
- L'impôt sur la fortune qui a été voté, les socialistes considèrent, si j'ai bien compris, que ça élargit l'assiette, et donc je suppose que le rendement sera plus important.
- En tout cas, ça va concerner un peu plus de gens, un peu plus de gens qu'avec...
- Oui, un peu plus de biens. On inclut des biens qui n'y étaient pas avant.
- C'est pour ça qu'ils l'ont voté.
- Et alors, si le rendement n'est le même ou s'il est inférieur, c'est une erreur.
- Mais normalement, je suppose qu'ils ont calculé ça et que ça doit être d'un meilleur rendement.
- Que le FN vote aussi le projet, on ne peut pas les empêcher de voter.
- Ils sont députés, ils sont là.
- Ce qui serait contestable, c'est de passer une alliance de l'eau et du gaz.
- Du feu, ou de la carpe et du lapin, ça, d'accord.
- Mais ce n'est pas des alliances, c'est des votes projet par projet.
- Il y a des cas où, effectivement, le FN se joint à telle ou telle faction pour faire passer à une disposition qui lui convient.
- Il faut parler de cette disposition, de savoir si elle est bonne ou mauvaise.
- Savoir qui la vote, c'est intéressant, mais c'est secondaire.
- Et c'est surtout que, pour le moment, elle n'est pas encore définitivement validée.
- En plus, ça va continuer. C'est un épisode, c'est un péripétie.
- De navettes parlementaires. L'ordre, néanmoins, c'est entre 5 à 8 milliards, globalement, qu'on espère récupérer avec ce nouvel import.
- C'est plus qu'aujourd'hui.
- Ah, c'est plus qu'aujourd'hui.
- Donc les cris d'orfraie, oui, mais c'est le Rassemblement national à voter.
- S'il a voulu voter, tant mieux.
- Lucas Planeverne, bonjour.
- Bonjour.
- Comment vous observez, vous,...
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