Retranscription des premières minutes :
- Il est 5h48. C'est l'heure d'accueillir notre lefto du jour. Direction la Lozère. Nous sommes du côté de Villefort avec une infirmière libérale.
- Bonjour, Karine Fréciné. Bonjour.
- Et bienvenue sur Sud Radio. Karine, comment allez-vous ce matin ? Très bien, merci.
- Très bien. La journée qui va commencer, qui commence pour vous ? Oui. La journée qui commence, levé. On a chargé la voiture avec les boîtes de prélèvement. Et à 6h, on va y aller.
- À 6h, c'est parti. On va y aller. C'est-à-dire que vous êtes accompagnée ou pas pour se tourner ? Non. En fait, je suis toute seule. Je suis toute seule.
- C'est un métier, c'est vrai, qui n'est pas facile, ce métier d'infirmière libérale. Vous êtes en zone rurale.
- Qu'est-ce qui vous plaît particulièrement dans ce métier-là, Karine ? Moi, c'est un métier de contact. En fait, c'est un rêve de petite fille.
- J'ai toujours rêvé d'être infirmière.
- À la campagne, j'avais des grands-parents agriculteurs. Et en fait, je suis très attachée à cette ruralité et aux gens qui composent en fait cette diversité. Il y a la beauté des paysages aussi, qui fait que c'est intéressant.
- Et puis il y a le contact avec ces gens qui sont quand même éloignés, mais qui ont un relationnel qui est très riche.
- Oui, parce que vous apportez des soins, Karine. Mais vous apportez aussi une présence pour des personnes qui n'ont pas l'occasion de parler quotidiennement avec des gens.
- Oui, c'est ça. Quelquefois, je suis la seule personne, en fait, qui voit de la journée pour venir distribuer des médicaments.
- C'est l'occasion de boire un café, de partager ce qu'ils ont vécu la journée d'avant.
- Et c'est vrai que quelquefois, c'est nous qui faisons le lien aussi avec le médecin, avec la pharmacie, avec même des fois les enfants qui sont éloignés.
- Ça fait plus de 30 ans, Karine, que vous faites ce métier. C'est un métier qui s'est dégradé ou pas ces dernières années ? On dit qu'on manque de plus en plus d'infirmiers, d'infirmières libérales dans le pays.
- Oui, ça s'est dégradé parce que les conditions de travail ne sont pas évidentes. Et puis je crois qu'après, c'est aussi l'amorosité ambiante qui fait que les gens ne portent pas forcément d'intérêt quelquefois soit à ce qu'ils font, soit parce que c'est quand même pénible.
- Moi, je fais à peu près entre 180 et 200 km par jour pour essayer de servir le territoire.
- Et c'est vrai qu'après, bon, les actes n'ont pas non plus augmenté. Moi, je l'ai vu en 20 ans de libéral, les actes n'ont pas augmenté de façon significative.
- Après, bon, ça reste pour moi un beau métier. Mais c'est un métier passion. Après, je peux comprendre que quelqu'un qui fait ce métier avec de l'intérêt, mais que ça soit compliqué sur la durée. Ouais. Et puis vous compensez d'une certaine manière aussi. Alors je sais pas si de votre côté, vous êtes à Villefort, je rappelle, en Lozère, mais ça permet aussi de pallier à ces déserts médicaux de moins en moins de médecins présents dans certains territoires.
- Oui, moi, je m'en rends compte. En fait, c'est le week-end, souvent. Les gens appellent pour des fois savoir s'il faut appeler le 15, si on peut passer, si quelqu'un qui se fait mal... Est-ce que tu peux venir voir, mettre un petit pansement ou est-ce qu'il faut vraiment aller aux urgences ? Voilà. Ça, oui, on est un petit peu plus sollicités de ce côté-là.
- Un peu plus sollicités.
- Un peu plus sollicités, forcément, avec des journées à rallonge. C'est quoi, le programme, en général, votre journée type ? S'il y en a une, bien évidemment, Karine.
- Alors la journée type, c'est à peu près les 6h, 6h-13h pour la matinée. Et ensuite, c'est 16h, 20h, 21h.
- 16h-21h. C'est quoi, les types de soins que vous réalisez ? Sur ma tournée, c'est très varié.
- En fait, le matin, très tôt, c'est souvent les gens qui vont travailler ou des personnes âgées que j'aide, en fait, au quotidien pour des soins de base qui se lèvent de bonne heure.
- Ensuite, je vais avoir à nouveau des prises de centre, 7h...
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