Retranscription des premières minutes :
- Et nous allons dans le Cantal. Pourquoi ? Pour parler de fromage, bien évidemment, avec Géraud Noyer. Bonjour.
- Oui, bonjour. Et bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes éleveur, producteur de Cantal et de Salers. Comment allez-vous ce matin, Géraud ? Ça va mieux depuis quelques temps, avec la pluie récente qu'on a eue. Avec la pluie qui était attendue, que vous attendiez particulièrement.
- On attendait beaucoup, oui. On attendait beaucoup la pluie, oui. Parce que pour la production...
- Donc on a pu se remettre à pousser gentiment. Et du coup, on a pu reprendre la production de salaire, là, oui. Moi, personnellement, depuis une semaine.
- Parce que cette production, elle a été interrompue du fait des conditions météo et de cette sécheresse que vous avez vécue, c'est ça ? Oui, oui, c'est ça. Mais sécheresse, c'est disons un peu inédite, très précoce, quoi, parce que nous, du coup, on a été obligés d'arrêter au 12 juillet.
- Il y a des éleveurs qui ont arrêté au F1 juin, tout début juillet. Donc oui, c'est plutôt précoce, quoi. Ça peut arriver peut-être un peu au mois d'août ou...
- Là, c'est très précoce. Et du coup, moi, pour ma part, ça a duré 7 semaines, quoi.
- 7 semaines, 7 semaines. Puisque, il faut le dire, l'appellation salaire, elle est protégée par des labels, l'AOC et l'AOP.
- Ça veut dire que vous avez un cahier des charges. Il faut de l'herbe fraîche. Et pour ça, forcément, on est dépendant des conditions météorologiques, en fait.
- Oui, il faut que les vaches marchent 75%.
- 75% d'herbe fraîche, ouais.
- 75%.
- Donc à partir du moment où on respecte pas ces 75%, mais du coup, on est obligés d'arrêter de produire du salaire, quoi.
- Et donc pendant 7 semaines, c'est ce qui vous est arrivé. Comment fait-on dans ces cas-là ? On prend son mal en patient, j'imagine que...
- Mais là, pour ma part, moi, je suis passé en production de Cantal. Donc pour... Tant bien que mal, quoi.
- Mais bon, après, économiquement, c'est pas la même rentabilité. Ce qui est normal aussi, c'est pas le même produit.
- Mais donc, ouais, environ par kilo, en moyenne, c'est à peu près 2,50€ de différence, quoi.
- Ouais, donc forcément, pour vous, c'est important, cette différence-là.
- Mais c'est impactant. Après, en plus, du coup, on a alimenté les vaches quand même en plein hiver. Donc du coup, on a commencé les stocks hivernales.
- Avec la sécheresse précoce, les deuxièmes coupes, on en a payé beaucoup. On n'a pas fait une grosse récolte.
- Donc ouais, ouais, c'est impactant sur plusieurs...
- Et donc la pluie qui est de retour, ça veut dire que vous allez pouvoir reprendre cette production-là dans les prochains jours ? Ah bah on a repris il y a une semaine.
- Vous avez repris il y a une semaine.
- Il y a une semaine, oui. Avec les précipitations récentes, on a repris il y a une semaine. Donc c'est une très bonne chose, en espérant que ça dure jusqu'à l'automne.
- Parce que du coup, c'est saisonnier. Donc nous, on a le droit de produire du 15 avril au 15 novembre.
- Du 15 avril au 15 novembre. Donc ça veut dire que s'il continue à pleuvoir, vous allez pouvoir en produire...
- Ça va durer encore pendant quelques semaines.
- C'est ça. C'est ça, c'est ça.
- Est-ce qu'on se pose la question à un moment de savoir si on continue, si on va continuer la production que ça a l'air, compte tenu de ce que vous me dites, là ? Est-ce qu'il y a un moment où vous vous dites « Bah voilà, peut-être que je vais basculer intégralement sur le Cantal, parce que là, c'est plus possible aujourd'hui, avec les sécheresses ? » Bah économiquement, ça serait très compliqué pour nos exploitations. Après, du coup, aujourd'hui, on est en train de modifier, voire pour modifier le cahier des charges, pour pouvoir apporter une petite part de foin pendant, ouais, une période environ d'un mois, si possible, pour éviter justement ce passage en Cantal à un moment, un court moment inédit, quoi.
- Bah oui, pour y faire face, ça veut dire...
- On sait que les périodes de sécheresse vont se répéter.
-...
Transcription générée par IA