Retranscription des premières minutes :
- 5h48 sur Sud Radio, notre lefto du jour. Ce matin, nous sommes avec une souffleuse de verre du côté de Mont-Saint-Jean.
- Nous sommes en Côte d'Or, en Bourgogne. Bonjour, Eve-Georges.
- Oui, bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. C'est un plaisir de vous recevoir.
- L'atelier Georges, c'est le nom de votre atelier.
- Souffleuse de verre, je le disais, c'est un métier d'exception.
- Comment avez-vous découvert ce métier, Eve ? J'ai une première formation de designer.
- J'ai eu l'occasion de faire une résidence dans un atelier verrier, mais je ne connaissais pas du tout la technique.
- Ça a été un peu la révélation et j'ai décidé d'en faire mon métier immédiatement.
- Ça a été un coup de cœur, une révélation.
- Oui, exactement.
- D'ailleurs, il y a beaucoup de personnes qui, aujourd'hui, viennent à ma rencontre et me racontent leur première expérience.
- C'est dans un atelier verrier, parce qu'ils ont eu la chance d'en visiter un.
- Et en fait, je me retrouve beaucoup dans ces récits-là.
- Donc, en fait, je les comprends complètement.
- C'est simplement que moi, j'ai sauté le pas, en fait.
- Vous y avez été. Quel type de réalisation vous faites ? Alors, on a cofondé un atelier.
- On est spécialisé dans les objets de décoration, principalement le luminaire.
- Et puis, l'art de la table aussi.
- Autant pour les particuliers que les professionnels et les marques de luxe.
- Oui, pour ceux qui ont regardé.
- Je crois que c'était cette semaine, « Déraciner des ailes ».
- C'est comme ça que je vous ai découvert, Ève.
- Vous travaillez, oui, notamment pour des grands chefs.
- Oui, exactement.
- Notamment en région, en Côte d'Or, on a la chance de travailler avec Louis-Philippe Vigilant, qui est le chef du Relais Bernard Loiseau, avec qui on collabore pour réaliser de l'art de la table qui vient s'accorder avec ses plats.
- Donc, c'est vraiment des pièces uniques, spécifiquement réalisées pour le restaurant.
- Ça, c'est génial.
- Racontez-nous un petit peu, parce qu'il y a différents types techniques de soufflage, c'est ça, quand on est souffleuse de verre ? Oui, il y a différents types de techniques, on va dire, du verre en général.
- D'accord.
- Alors, les gens peuvent connaître le travail autour du miroir.
- Les gens peuvent connaître aussi la réalisation de perles de Murano.
- Ma technique, c'est le soufflage de verre à la canne.
- Donc, c'est vraiment une image d'épinal du verrier devant son four.
- Oui.
- Et après, en fait, c'est des techniques qu'on apprend en CAP, généralement, mais qu'on doit perfectionner pendant quasiment une dizaine d'années pour viser une autonomie de pratique.
- Oui, il faut être patient, forcément.
- Et parfois, on souffle plus ou moins fort selon l'étape de conception, de réalisation, c'est ça ? On peut souffler plus ou moins fort.
- En fait, moi, souvent, je compare mon métier à une pratique de la danse.
- Il faut s'imaginer que je prélève du verre en fusion, donc à plus de 1000 degrés, dans un four.
- À cette température-là, il a la consistance du miel, donc il coule.
- Et donc, en fait, comme quand on se fait une tartine, on imagine très bien, on sort la cuillère du pot de miel et il faut la tourner, sinon le miel vient couler au sol.
- Pour le verre chaud, c'est exactement la même chose, sauf que ça se passe à d'autres températures.
- Et donc, en fait, ce mouvement de rotation, qu'on perpétue avec la matière et notre corps est en perpétuel mouvement, en fait, du coup, c'est vraiment comme une pratique de la danse.
- Lorsqu'on apprend le soufflage de verre, en fait, on apprend à notre corps des chorégraphies pour accompagner le mouvement de cette matière en fusion, qui est en fait un fluide à ce moment-là, beaucoup plus que le verre tel qu'on l'appréhende dans sa forme solide et fragile.
- On peut atteindre quel degré en matière de température ? Le four.
- Le four, il commence à 1200, on le sort du four à exactement 1150 degrés.
- Et en fait, on le travaille entre 1200 degrés et 700 degrés.
- Nous, entre 500 degrés et 700 degrés, on dit que le verre est froid.
- Il n'y a pas une petite appréhension, d'ailleurs, quand...
Transcription générée par IA