Retranscription des premières minutes :
- Lundi prochain, c'est le lundi de la Pentecôte. Ce matin, coup de projecteur sur une tradition de la Pentecôte.
- C'est le veau de Pentecôte. Nous sommes avec un éleveur de veau. Laurent Boisset, bonjour.
- Bonjour. Et bienvenue sur Sud Radio, éleveur de veau, président de la section veau à la Fédération nationale bovine masseraie.
- C'est en Corrèze. C'est une tradition qui a toujours la côte ou pas, ce veau de Pentecôte, aujourd'hui ? Oui, oui, oui. Le veau de Pentecôte, il y a toujours un peu plus de consommation à ce moment-là pour la viande de veau, oui.
- C'est toujours respecté, ça marche toujours. C'est une tradition qui perdure, quoi.
- Alors, tradition qui perdure en sachant que, quand même, depuis des années, la consommation de viande de veau baisse et la production elle-même baisse plus.
- Plus vite, globalement, que la consommation sur l'année, voilà. Mais ça reste toujours une fête, un événement majeur et spécifique, traditionnel français.
- C'est-à-dire la production baisse, c'est ça ? Vous vous disiez ? Oui. Si vous voulez, je vais vous donner deux chiffres. Il y a les années 70, il se produisait quand le veau a commencé vraiment à se consommer, 3 millions de veaux. 2024, il s'est consommé 1 million 10 000 veaux.
- Ah oui, c'est surtout bien ça.
- Et on pense que... Oui. Et depuis le mois de janvier, on fait une moyenne de 7%, moins 7% de tueries dans les abattages tous les mois.
- Et on pense qu'on va largement descendre en dessous des 1 million de veaux consommés sur l'année cette année.
- Comment vous l'expliquez, ça, Laurent Boisset ? Mais premièrement...
- C'est quoi ? C'est parce que c'est le prix ? Ça coûte cher de consommer du veau ? Ça joue ? Non, non, non. Si vous voulez, avant... Aujourd'hui, ça dépend sur quoi on se pose la question.
- Si on se pose la question sur la baisse de la consommation, sur la baisse de la production, qui est plus forte que la baisse de la consommation.
- Oui. Donc ça veut dire qu'on a moins d'éleveurs de veaux en France, déjà ? Complètement. D'abord, vous avez le phénomène de la décapitalisation dont tout le monde vous parle depuis quelques mois.
- Mais vous savez que la Fédération nationale bohéne a tiré la sonnette d'alarme depuis 2016.
- Où la décapitalisation a commencé. Parce que pour avoir du veau, il faut des vaches.
- Bien sûr. Et qu'aujourd'hui, on a perdu 1,1 million de vaches en 8 ans.
- Et que l'on continue à décapitaliser. Et que la décapitalisation, même, s'est réaccélérée, là, en ce début d'année.
- Et pourquoi ce phénomène qui s'accélère ? Parce qu'on emporte à l'étranger, c'est ça ? On emporte à l'étranger, plutôt ? Ah non, non, non. Non, non, du veau, oui. Alors on en importe en restauration collective, exactement, oui.
- D'accord.
- On en importe de la Hollande, qui est devenue...
- Depuis 2017, la Hollande, le premier producteur de veau, de viande de veau, devant la France, depuis 2017.
- Alors vous avez, par rapport à la décapitalisation et à la baisse de production, déjà une explosion démographique de gens qui arrêtent.
- Bien sûr.
- Et qui arrêtent tout simplement l'élevage, quoi, en général, que ce soit l'élevage laitier ou l'élevage à l'étang.
- Et que derrière, il n'y a pas de remplacement.
- Oui.
- Et pourquoi ? Parce que c'est un secteur qui a tellement souffert depuis plus de 25 ans...
- Oui.
- ...où vous avez bon nombre de gens qui ont surfé sur le dos des agriculteurs et qui, aujourd'hui, il n'y a plus de personnes qui vont faire ce métier-là pour travailler pour rien, avec 10 heures par jour.
- Travailler pour rien, travailler beaucoup, parce que c'est un engagement, un véritable engagement, quoi.
- Ah ben c'est du vivant. Vous y êtes du lundi matin au dimanche soir, que je veux dire.
- Bien sûr.
- Vous y êtes tout le temps. Et puis produire de la viande de veau, c'est le matin et le soir. Vous y êtes tout le temps, tout le temps.
- Et à côté...
- À côté de ça, la consommation de viande qui baisse, également donc la consommation de veau, c'est une consommation qui baisse davantage par rapport à la...
Transcription générée par IA