Retranscription des premières minutes :
- Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
- Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Ce matin, je reçois Charlotte Filloux, cadre dirigeante depuis près de 20 ans dans la technologie, spécialiste des relations avec les Etats-Unis.
- Elle évolue dans un univers où la performance et l'image prennent souvent toute la place.
- Elle publie aujourd'hui trois grosses, aux éditions les trois colonnes, un récit intime sur le rapport au corps, les masques que l'on porte et les batailles silencieuses que l'on mène parfois toute une vie.
- Mais avant d'ouvrir la conversation, comme chaque semaine, je vous propose mon édito et ce matin, je vous propose de nous engager contre les regards qui jugent.
- S'engager contre les regards qui jugent, c'est s'attaquer à l'une des violences les plus ordinaires de notre société.
- Celle qui ne laisse pas de traces visibles, mais qui marque profondément.
- Parce que tout commence là, dans un regard.
- Un regard qui pèse, qui sous-pèse, qui évalue.
- Un regard qui classe une personne avant même de la laisser exister.
- Nous avons appris à commenter les corps comme s'ils nous appartenaient, à décréter qu'un corps mérite l'approbation ou le mépris.
- À confondre apparence et valeur humaine.
- Comme si la dignité se mesurait en taille de vêtement ou en silhouette conforme aux attentes.
- Le surpoids, l'embonpoint, la boulimie ne sont pas des échecs personnels comme on pourrait souvent le croire.
- Ce sont souvent les conséquences silencieuses d'histoire, de manque, de blessure, de survie.
- Et pourtant, dans le regard des autres, ils deviennent un verdict.
- La première humiliation, c'est un regard.
- Un regard qui transmet les injonctions sans avoir besoin de les prononcer.
- Un regard qui suggère, qui insinue, qui fait sentir que quelque chose chez vous dérange.
- Celui qui dit « tu devrais », « tu pourrais », « tu n'as pas fait assez ».
- Celui qui transforme l'apparence en jugement et le jugement en honte.
- Une honte préfabriquée, transmise, entretenue socialement.
- Refuser que l'apparence devienne un verdict, c'est remettre la dignité au centre.
- C'est rappeler qu'un corps, quel qu'il soit, n'a pas à s'excuser d'exister.
- C'est affirmer qu'un être humain mérite le respect indépendamment de sa forme, de son poids ou de sa silhouette.
- La dignité, c'est la dignité.
- Elle n'est pas négociable, elle n'est pas conditionnelle, elle n'est pas modulable selon la mode ou la norme.
- Briser cette habitude de juger avant de comprendre, c'est accepter que l'on ne sait jamais ce qui se cache derrière un corps.
- Des violences, des deuils, des carences affectives, des mécanismes de protection et des années de silence.
- Alors si le jugement est rapide, la compréhension demande du courage.
- S'engager contre les regards qui jugent, c'est aussi renverser une société obsédée par le clashement permanent.
- Mince ou grosse, acceptable ou dérangeante.
- Dans la norme.
- Dans la norme ou hors des cadres, c'est refuser que les critères esthétiques décident de ce que chacun mérite.
- Le respect, l'écoute, une place.
- C'est dire non à une hiérarchie absurde qui confond contrôle et vertu, apparence et valeur.
- Défendre les corps, c'est défendre la dignité.
- C'est affirmer que la première violence peut et doit être stoppée là où elle naît, dans le regard.
- Sud Radio, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour, bonjour Charlotte.
- Je vous reçois dans votre livre Trop Grosse.
- Vous revenez sur un parcours marqué par le surpoids, les injonctions au corps et les mécanismes de suradaptation que beaucoup, beaucoup de femmes connaissent.
- Alors vous avez évolué dans un monde, j'ai dit tout à l'heure, où l'apparence, la maîtrise, la performance sont presque des injonctions et parfois des injonctions quotidiennes.
- Qu'est-ce qui vous a poussé à ce moment précis de votre vie à raconter cette lutte intérieure, ce rapport au corps ? En fait, ce que personne ne voit.
- Exactement. Alors bonjour Muriel.
- Effectivement, Trop Grosse est née en fait d'une rupture, une rupture amoureuse que j'ai eue et que j'ai vécue il y a deux ans.
- Maintenant, une séparation très violente qui m'a en...
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