Retranscription des premières minutes :
- Retrouvez la force de l'engagement avec AJP, épargne, retraite, assurance emprunteur, prévoyance, santé.
- Sud Radio, la force de l'engagement, 15h, 15h30, Muriel Rue.
- Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Ce matin, je reçois une femme de science et de conviction, le professeur Marie-Pierre Revelle, chef du service d'imagerie thoracique à l'hôpital Cochin et figure majeure de la lutte contre le cancer du poumon.
- Son livre « En finir avec le cancer du poumon, c'est possible » aux éditions Le Duc raconte à la fois un combat personnel, un engagement collectif et un espoir médical, celui du dépistage précoce capable de sauver des milliers de vies.
- Mais avant cela, comme chaque semaine, un édito, le mien.
- Et ce matin, je vous propose de nous engager pour le droit de respirer.
- Et oui, parce que s'engager pour le droit de respirer, c'est s'engager pour le droit de vivre.
- On ne mesure jamais l'importance d'une respiration jusqu'à ce qu'elle nous manque.
- Chaque année, plus de 52 000 personnes apprennent qu'elles ont un cancer du poumon.
- C'est le cancer le plus meurtrier, celui qui emporte toujours plus de 33 000 vies par an en France.
- Et pourtant, c'est aussi l'un de ceux qui reçoit le moins d'attention publique, médiatique et politique.
- Il reste encore associé à la culpabilité.
- À la faute supposée, à l'idée qu'on l'a bien cherché.
- Et qu'au fond, ceux qui en meurent l'auraient un peu mérité.
- En réalité, la maladie ne fait pas de trimorales.
- Une femme sur quatre, diagnostiquée, n'a jamais fumé.
- Et c'est chez elle que la progression est la plus rapide.
- Derrière ces chiffres, il y a aussi des stéréotypes.
- Ceux qui masquent la réalité, retardent la prévention et anesthésient la réaction.
- Et c'est là peut-être que nous basculons de drames individuels à une démission collective.
- En France, 75 000 personnes meurent chaque année du tabac.
- Une ville entière qui disparaît chaque année, symbole d'un drame sanitaire devenu ordinaire.
- Au nom du libre choix, des multinationales engrangent des milliards sur une addiction qu'elles ont elles-mêmes créée.
- Le tabac, non, ce n'est pas qu'un choix personnel.
- C'est une stratégie industrielle de dépendance.
- Une machine à profit qui a fait du mensonge une arme marketing.
- Mais le danger n'est pas seulement dans la dépendance créée.
- Il est aussi dans le consentement silencieux qui la protège et dans la tolérance qui l'accompagne.
- Tolérance face à une industrie qui tue légalement.
- Tolérance face à la pollution de l'air qui provoque 48 000 morts prématurées chaque année.
- Tolérance face à des maladies qu'on pourrait éviter.
- Comme toutes ces maladies respiratoires qui rendent l'air rare, qui font tousser, qui essoufflent.
- Ces bronchites chroniques qui touchent 3,5 millions de personnes et en tuent 17 000 chaque année.
- Cette tolérance, cette habitude à l'inacceptable, notre aveuglement face à l'évidence entretient les drames.
- Et peut-être que c'est dans cette tolérance-là que s'enracinent nos échecs sanitaires.
- Un Français sur trois respire un air qui dépasse les seuils de sécurité fixés par l'OMS.
- Chez les femmes, le cancer du poumon pourrait bientôt dépasser celui du sein.
- À cela s'ajoutent les inégalités territoriales.
- Moins de 5 pneumologues pour 100 000 habitants, dont certains départements, contre 25 à Paris.
- Et une prévention sous-financée.
- A peine 2% du budget de la santé publique consacré à anticiper les maladies.
- Résultat ? La France soigne beaucoup, mais prévoit trop peu.
- Pourtant, on le sait.
- Le dépistage précoce peut sauver des vies.
- C'est prouvé, documenté, démontré.
- Et ce combat dépasse la seule médecine.
- Il pose une question politique et morale.
- Combien de temps allons-nous encore tolérer que l'air qu'on respire rend malade, que le profit prime sur la santé, que les silences rendent complices ? Le droit de respirer, s'engager pour celui-ci, c'est rappeler que l'air est un bien commun et qu'il mérite enfin d'être protégé comme un droit fondamental.
- La force de l'engagement, Muriel Reus.
- Alors aujourd'hui, dans la force de l'engagement, je donne la parole à une femme de science et de conviction, le professeur Marie-Pierre Revelle.
- Radiologue, chef du service d'imagerie thoracique à l'hôpital Cochin, elle consacre...
Transcription générée par IA