Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Maxime Liedot.
- 7h12 et c'est le sujet, c'est le sondage dont tout le monde parle aujourd'hui, le sondage IFOP fiducial pour Sud Radio et Le Figaro, avec un chiffre événement, 53% des Français voient Marine Le Pen se présenter, seulement se présenter à l'élection présidentielle.
- Bonjour Frédéric Dhabi.
- Bonjour.
- Vous êtes l'auteur de ce sondage, directeur général de l'IFOP, et la première question mine de rien qu'on peut se poser, c'est deux ans, c'est long en politique, c'est encore plus long, en quoi ce sondage qui est clairement aujourd'hui partout, qui va rythmer quand même les prochains jours politiques, en quoi celui-ci est finalement considérable et en quoi il annonce, on va dire, de l'incertitude ? Alors effectivement, vous avez raison d'utiliser ce terme incertitude, ce baromètre de l'ambition présidentielle, c'est la deuxième fois qu'on le réalise avec fiducial Sud Radio et Le Figaro, ce n'est pas une enquête d'intention de vote comme on peut le faire ensemble, c'est deux indicateurs.
- Est-ce qu'on souhaite que toute une série de candidats se présentent en 2027 ? C'est le souhait.
- Et la question plus intéressante, vous en parliez sur Marine Le Pen, du pronostic.
- Est-ce qu'au final, ce candidat potentiel, cette candidate, ira au bout ? Donc c'est un sondage qui reflète d'une part la défiance des Français vis-à-vis du politique, parce que j'ai envie de dire, malheureusement, il n'y a pas un candidat, une candidate potentielle, qui a un score majoritaire de souhait, et c'est un sondage qui reflète l'incertitude sur cette question de pronostic.
- Vous le disiez, le fait majeur que je trouve considérable, écrasant, c'est que les Français ont intégré le procès du 31 mars, le verdict sur Marine Le Pen.
- Ils étaient 74% en février à dire que Marine Le Pen serait candidate, ce qui n'était déjà pas beaucoup, ils ne sont plus que 53%.
- C'est peu pour une triple candidate qui est, on le dit, comme la famille Le Pen, candidate quasiment naturelle à chaque scrutin présidentiel.
- Ça a été le cas systématiquement, sauf en 1981 pour Jean-Marie Le Pen.
- Il y a en effet plusieurs enseignements dans ce sondage, mais quand on évoque ce chiffre de 53%, ce qui fait qu'il est colossal, c'est qu'en réalité, elle a perdu 21 points par rapport à la première vague de l'étude que vous aviez publiée début mars.
- C'est ça qui est sidérant.
- À quoi, mine de rien, on peut, on va dire, le rattacher ? Est-ce que c'est la stratégie de communication de Marine Le Pen ? Est-ce que c'est l'abattage médiatique qu'il y a eu autour de cette affaire ? Comment vous, vous l'analysez ? C'est d'abord le verdict avec cette peine d'exécution provisoire.
- Dans les faits, l'appel a été lancé, comme vous le savez, il aura lieu en 2026 à l'été.
- Marine Le Pen ne peut pas être candidate en 2027.
- C'est une stratégie que j'appellerais, comme disent les jeunes, même pas mal.
- J'y vais quand même, je serai la candidate naturelle.
- Elle a dit, sauf si un bus me renverse, les Français ont vu le bus.
- Puisque maintenant, c'est à 69%, Jordan Bardella, dont on prononcie qu'il sera candidat, 9 points de plus.
- Il y a maintenant 16 points d'écart entre eux.
- Alors, ça ne préjugera rien de ce qui se passera en 2027.
- En tout cas, ce qui est très intéressant, on est dans une présidentielle de renouvellement.
- C'est le cas quand le président sortant ne peut pas se représenter.
- Mitterrand, 95.
- Jacques Chirac, en 2007, pour d'autres raisons.
- Donc, il y a beaucoup de candidats potentiels.
- Mais il y avait, pour les Français, un élément de non-incertitude, de sûreté.
- C'était, le RN aura une candidate.
- Et ce sera pour la quatrième fois de suite, Marine Le Pen.
- Même ça, l'incertitude est passée par là.
- 53%, ça reste beaucoup.
- Le souhait pour Marine Le Pen reste très fort.
- Le pronostic chez les sympathisants RN et dans son électorat dépasse 89-90%.
- Mais chez les Français, il y a peut-être cette page Le Pen qui est en train d'être tournée.
- Mais on connaît.
- Sa résilience.
- Et d'ailleurs, on va revenir sur, justement, les partisans, en soi, du Rassemblement...
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