Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-François Aquili.
- Il est 8h15 sur l'antenne de Sud Radio, bonjour à vous et bienvenue Nouredine Djazoul.
- Oui, bonjour.
- Vous nous appelez depuis Marseille, vous êtes infirmier à la prison des Baumettes et vous êtes également secrétaire général CGT Hôpitaux Sud.
- Alors Nouredine Djazoul, nous avions envie de vous entendre ce matin parce que la prison marseillaise des Baumettes est le théâtre d'une grève reconductible dans vos rangs parce que les agents hospitaliers, on n'imagine pas toujours cet aspect des choses, les agents hospitaliers de la prison sont mobilisés pour protester contre une suppression de congés un jour par mois.
- De quoi s'agit-il exactement ? Qu'est-ce qui s'est passé ? On vous supprime des congés ? Oui, c'est ça.
- C'est exactement ça.
- Donc on a des congés qui sont spécifiques, qui sont nommés C16 sur le centre pénitentiaire des Baumettes donc qui sont accordés à tous les intervenants de la PHM depuis 1994, donc depuis 31 ans.
- C'est des congés aujourd'hui qui sont menacés d'extinction par la direction de la PHM sans raison puisque du coup, elles n'ont aucun impact budgétaire.
- Parce que vous, Nouredine Djazoul, pour être précis, vous dépendez des hôpitaux marseillais.
- C'est ça, on dépend de la PHM.
- Vous êtes en prison et vous avez un jour de confinement.
- C'est un congé additionnel parce qu'il faut le dire, les conditions de travail en prison sont extrêmement difficiles.
- Bien sûr, on est sous pénibilité, sous pression constante au travail, etc.
- On travaille dans des milieux clos, c'est des milieux particuliers qui sont hors contexte du service conventionnel qu'on peut rencontrer à l'hôpital.
- Donc c'est pour ça que ces congés sont justifiés.
- Ils sont importants ces congés, ce sont des moments de respiration pour vous, nous imaginons.
- Nouredine Djazoul, quels sont ces congés ? Quels sont les conditions de travail en prison quand vous êtes un intervenant hospitalier, vous êtes infirmier ? On a des conditions qui sont impactées directement par l'administration pénitentiaire parce qu'il y a des sécurités qui sont très strictes en milieu pénitentiaire, comme vous le savez.
- Du coup, pour nous, avoir un patient, c'est peut-être un cheminement un peu plus long qu'à l'hôpital parce qu'on est régi justement par toute cette sécurité pénitentiaire.
- On apprend à travailler avec et bien sûr, on est enfermé sur 10 heures de travail.
- Oui, sous pression, sous pression dans la prison.
- Vous aussi, même si vous êtes de l'autre côté, vous êtes sous pression quasiment au même titre que les détenus.
- Nouredine Djazoul, est-ce que vous sentez que d'abord, il y a un contexte particulier avec l'effort pic de chaleur ? Oui, bien sûr, mais la chaleur, elle est impactée directement dans les milieux carcérales.
- Je pense dans toute la France, on a une surpopulation carcérale qui fait qu'on a une promiscuité entre les patients.
- On a des cellules qui sont doublées, voire triplées.
- Donc, bien sûr, les conditions de chaleur sont extrêmement difficiles.
- Oui, ça rend le quotidien intenable et j'imagine que ça agit sur le tempérament des détenus.
- C'est ça, ça agit sur la...
- Mais bien sûr, quand on a chaud, on est un peu plus énervé, on est un peu plus à bout et à cran.
- C'est normal et ça, ce n'est pas que le détenu, c'est pour toutes les personnes.
- Pour toutes les personnes.
- Nourine Djazoul, est-ce que quelque chose a changé au fil des années dans l'exercice de votre profession ? Dans cette profession, dans cet univers carcéral ? Moi, je ne suis pas depuis de nombreuses années sur le milieu carcéral.
- Mais vos collègues, qu'est-ce qu'ils vous disent ? Mais bien sûr, on voit, il y a un changement pour mes collègues, notamment dû directement par cette surpopulation carcérale.
- Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de violence, dû à tout, dû à toutes les conditions de détention.
- Oui, les détenus, ils vous respectent ou pas ? C'est une vraie question.
- Bien sûr, parce que pour nous, avant tout, c'est des patients.
- C'est des patients détenus.
- Mais avant tout, ils restent des patients et on est des soignants.
- Alors, la qualité des soins en prison, quelle est-elle ? La qualité des soins, elle est défaillante quelquefois,...
Transcription générée par IA