Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-François Aquili.
- Il est 8h14, bonjour à vous Thierry Baillet.
- Bonjour.
- Alors Thierry Baillet, vous êtes agriculteur à Los Angeles, c'est dans le Pas-de-Calais.
- Et Thierry Baillet, vous êtes également un YouTuber, si j'ai bien compris.
- Oui, je fais des vidéos sur YouTube sur ma chaîne agriculteur d'aujourd'hui, tout à fait.
- Avec pas mal de monde qui regarde. Vous avez combien ? 120 000 abonnés.
- Vous êtes un média à vous tout seul, Thierry Baillet.
- Cette loi du plomb, cette censure partielle qui, au fond, supprime la dérogation qui était faite pour ce pesticide, vous en dites quoi ce matin ? Moi, je m'étonne de voir tout à coup une censure du Conseil constitutionnel.
- Alors, je n'ai pas les tenants et aboutissants.
- S'il s'agit simplement d'une censure parce que la loi, la Constitution l'empêche, pourquoi pas ? Mais ce qui est quand même troublant...
- C'est de voir qu'une pétition publique est passée juste avant, qu'on a des résultats qui sont quand même importants.
- Il faut le rappeler, plus de 2 millions de personnes, 2,1 millions, ont signé la fameuse pétition contre.
- Donc, vous dites quoi ? Ça a influencé la décision des sages du Conseil constitutionnel ? Écoutez, je ne suis pas chez eux, donc je ne peux pas savoir.
- Mais ça m'étonne quand même de voir que tout à coup, après cette pétition, on retrouve une censure.
- Donc, c'est quand même assez troublant.
- Mais vous savez que le Conseil constitutionnel n'est pas censé faire de la politique.
- Non, justement, je pense qu'il doit s'adapter aux règles et à la Constitution française, ce qui est logique.
- Et heureusement qu'on a des structures qui permettent de vérifier ça.
- Mais pour autant, le fait qu'on ait une pétition qui sorte et que cette censure arrive là maintenant, est-ce qu'il y a un rapport entre les deux ? Est-ce que le juge suprême aura cédé un peu à la pression d'opinion ? C'est la question que vous soulevez.
- C'est la question que Thierry Baillès m'a posée.
- Concrètement, l'agriculteur que vous êtes, qu'est-ce qu'il dit de cette décision ? Parce que c'est fini, la dérogation, c'est terminé. Exit.
- C'est-à-dire qu'on va aller manger des noisettes, on va manger du sucre qui va venir de l'étranger, qui a été traité avec de l'acétamipride.
- On ne pourra plus la produire en France.
- Donc, on va encore réduire les résultats des agriculteurs qui ne sont déjà pas forcément en très bonne santé globalement en France.
- Et donc, à un moment donné, je me pose la question de savoir si, par principe de précaution, ça reste toujours ces principes, si on va finir par arriver à nourrir la France avec des principes et si on va garder l'agriculture avec des principes.
- Vous cultivez des pommes de terre, des betteraves, des carottes, du blé, c'est ça, grosso modo ? Oui, oui.
- Des pois aussi. Thierry Baillès, sans l'utilisation de ce pesticide, vos cultures vont être vraiment impactées ? Disons qu'on va...
- On va prendre des risques très importants.
- Alors, en termes de betteraves, par exemple, on va prendre des risques très importants d'attraper ce qu'on appelle la jeunisse nanisante qui est véhiculée par des pucerons.
- Et c'est pour ça qu'on traite avec ce produit-là.
- Et donc, de ne plus pouvoir produire comme ça s'est passé avec des résultats de 30 à 40 % de risque de baisse de production.
- Ce qui fait que la production n'est plus viable.
- Et on n'a pas de solution.
- Alors, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on ne cherche...
- On ne cherche pas à avoir ce produit-là in aeternam.
- Et voilà, ce qu'on cherche, c'est d'avoir des solutions, nous, pour défendre nos cultures comme quelqu'un veut défendre une maladie.
- Et c'est notre revenu.
- Ce n'est pas uniquement, j'allais dire, une vue de l'esprit.
- C'est le résultat.
- C'est avec ça qu'on nourrit notre famille à la fin de l'année, donc à un moment donné.
- Oui, parce que Thierry Baillet, dans le reste de l'Europe, c'est l'Union quand même européenne chez nous.
- Le produit est, on va dire, autorégiste qu'en 2033.
- Oui.
- On a le temps de trouver peut-être une solution alternatrice.
- Alternative, j'imagine, qui n'existe pas pour...
Transcription générée par IA