Sauf surprise, les nationalistes sont assurés de conforter leur position. Ils pourraient décrocher 180 sièges soit le quart de l’hémicycle. Ce serait une confirmation de la percée opérée en 2014. Mais un sacré revirement s’est produit depuis les dernières élections. Les populistes ne veulent plus quitter l’Europe ! Ils veulent garder la monnaie unique. Rester dans l’Europe oui, pour peser de l’intérieur ! Ils font tous campagne contre l’immigration. C’est fédérateur ! Mais attention, sur les autres sujets, il n’y a pas de consensus. Il y a les nationalistes pro-russes et pro-américains, les libéraux des pays baltes et les protectionnistes comme Marine Le Pen. Il y a les ultra-conservateurs comme les Polonais et ceux qui se fichent de la religion. Et même sur l’accueil des migrants vous avez d’un coté l’Italien Matteo Salvini qui plaide pour une répartition et de l’autre le hongrois Victor Orban qui ne veut pas en recevoir. Les nationalistes sont donc loin de se ranger sous le même pavillon. Et cela a des conséquences sur l’influence qu’ils souhaiteraient avoir au parlement européen…
C'est-à-dire ? Ils ne vont pas arriver à tous siéger dans le même groupe ?
C’est l’ambition de Marine Le Pen et de Matteo Salvini de réunir tous les nationalistes sous la bannière de leur groupe « L’Europe des Nations et des Libertés », fort de 70 membres. C’est dire comme ils anticipent leur succès. Mais c’est compliqué. Il y a trois autres groupes de populistes. L’alliance la plus probable serait celle entre le groupe de Marine Le Pen, de Matteo Salvini et la frange la plus à droite du Parti Populaire Européen. Mais le Premier ministre hongrois Victor Orban snobe la Présidente du Rassemblement National. Donc oui, il y aura à l’échelle européenne une poussée nationaliste lors des élections. Faut-il la redouter ? Faut-il succomber à la peur véhiculée par la République en Marche ? Non car il est peu probable qu’il y ait une grande coalition d’accord sur bien des sujets. Mais les partis traditionnels sont prévenus. Les nationalistes n’ont plus l’intention de faire de la figuration.