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RSA : faut-il imposer du bénévolat en échange ?

Laurent Wauquiez relance le débat sur les contreparties qu’il faudrait lier à l’obtention du RSA. Des heures de travaux d’intérêts généraux par exemple. Est-ce que ça a un sens cette idée de contrepartie quand on touche une aide sociale ?

Qu’est ce qui se cache derrière l’annonce de Laurent Wauquiez de faire travailler bénévolement les gens en échange du RSA, le revenu de solidarité active ? L’idée qu’il faut tirer de l’assistanat des personnes livrées à elle-même. C’est un vieux serpent de mer de la droite que de vouloir des contreparties et même de vouloir les imposer. Edouard Philippe a émis la même proposition il y a une semaine mais la majorité La République en Marche a grincé des dents. Pourquoi ? Pour une raison légitime. On ne peut pas imposer à quelqu’un de travailler gratuitement. D’ailleurs il existe un département en France le Haut Rhin qui propose 7h de bénévolat à ses allocataires du RSA. Le conseil d’état a validé la démarche mais pas le fait d’instaurer du donnant donnant si la personne n’est pas d’accord. La proposition de Laurent Wauquiez est de l’affichage politique. Les contreparties ne sortiront pas de la précarité les 1 million 800 mille personnes qui touchent le RSA en France. Personne n’est au RSA par plaisir. Montant moyen : un peu moins de 500 euros pour une personne en couple, 816 euros pour une femme seule avec un enfant. Vouloir imposer des contreparties à une catégorie de la population qui est souvent aux portes de la grande pauvreté c’est stigmatisant.

Alors que faire ? Laurent Wauquiez parle de droit et de devoir quand on touche des aides sociales... Il ne faut pas imposer mais proposer des heures de bénévolat pourquoi pas. Ça marche dans le département du Haut Rhin. 800 allocataires sur 17 000 ont accepté de faire quelques heures gratuitement. Le profil : majoritairement des hommes de 30 à 50 ans éloignés du marché de l’emploi depuis plus de 5 ans. Ils s’investissent dans l’aide à la personne, les loisirs et l’événementiel. Mais ce n’est pas un tremplin pour l’emploi. Ce qu’il faut à l’échelle national c’est une véritable politique d’accompagnement des allocataires du RSA. Constat édifiant : au bout de 6 mois, 40% d’entre eux n’ont eu aucun contact avec un conseiller social ou professionnel. 13% sont toujours seul au bout de deux ans. Ce n’est pas normal. Il faut leur ouvrir des droits à la formation… Et multiplier les belles initiatives comme Territoires zéro chômeur pour leur remettre le pied à l’étrier. La solution est locale mais doit se penser à travers un véritable plan de lutte contre le chômage, fléau de notre pays.

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