Il ne s’agit pas du tout d’une étude fantaisiste ou encore moins d’un pamphlet anti-européen pour alimenter les éventuels supporters du Frexit. Le Centre de Politique Européenne est un think-tank d’inspiration libérale et ce sont des économistes très sérieux qui ont mené cette étude. À tel point qu’ils ont recréé des trajectoires économiques à l'aide d'algorithmes, eux-mêmes basés sur les données de pays hors zone euro. Leur conclusion est que la monnaie unique aurait largement pris à certains pays ce qu'elle a apporté à d'autres, depuis son introduction. Intuitivement, c’est bien ce que certains économistes français avaient affirmé comme Jacques Sapir, Marc de Scitivaux ou Charles Gave. Mais c’est la première fois qu’une étude, - allemande de surcroit – en apporte la preuve par A + B. Mieux encore cette étude montre que c’est l’Allemagne le grand vainqueur de la mise en œuvre de l’euro avec un gain net de 1.900 milliards depuis 1999.
Mais de quelle manière la France est-elle la grande perdante ? D’abord sur le plan purement mathématique cette étude montre que la France a été impacté de manière négative à hauteur de 3.600 milliards. Ce qui représente, pour chaque français une perte nette de 56.000 euros. L’idée de ce think-tank est de dire que si la France avait pu continuer à pratiquer ses dévaluations, son industrie serait aujourd’hui bien plus forte. Comme nous n’avons pas pu ajuster notre monnaie, les ajustements se sont faits par des fermetures d’usines et des délocalisations. Le raisonnement est imparable. Mais il faudrait ajouter à cela qu’une dévaluation est aussi une perte nette pour les épargnants. Il reste que c’est assez savoureux de voir des Allemands dire que ce sont eux les grands gagnants de l’Euro. Dans ces conditions, on comprend assez bien pourquoi Madame Merkel cherche à garder sous son contrôle la BCE, gardienne de l’Euro.