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Pourquoi le glyphosate n'est-il pas interdit ?

Natacha Polony s'intéresse aujourd'hui à la présence de glyphosate dans certains aliments comme les céréales et les lentilles. Faut-il s'en alarmer ?

L'ONG "Générations futures" a mené une étude qui démontre qu'il y a du glyphosate dans plus de la moitié des céréales et des lentilles testées. Faut-il s'en alarmer ?

Un petit rappel d'abord. Le glyphosate est le principe actif du "round up", le pesticide vedette de la multinationale Monsanto. Cette molécule est classée, par le Centre internationale de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l'OMS, comme cancérigène probable. "Probable" parce qu'ils le disent poliment du côté de l'OMS... Mais, ce que dit l'étude de "Générations futures", c'est que les seuils, à partir desquels la consommation est considérée comme dangereuse, sont en réalité très flous en ce qui concerne les plats préparés. Les instances de santé minimisent, mais ce qui est impossible à évaluer, c'est surtout l'effet cocktail, c'est-à-dire l'accumulation avec d'autres produits dangereux parce que l'on en mange à longueur de journée. On respire également des produits chimiques et on ne sait pas ce que cela donne. Par contre, l'impact du glyphosate, on le connait sur la destruction des abeilles et l'appauvrissement des sols et ça c'est une certitude.

Pourtant cet été, la Commission de Bruxelles a annoncé son intention de renouveler, pour 10 ans, l'autorisation de commercialisation des produits à base de glyphosate parce que l'Agence européenne chargée des produits chimiques, l'Agence de la sécurité des aliments et l'Agence américaine de protection de l'environnement estime qu'il n'y a absolument aucun problème. Une enquête du Monde a récemment montré la campagne d'intimidation ultra-violente menée par Monsanto contre le CIRC et contre ses chercheurs. D'autre part, le choix de ces agences européennes est de se fonder uniquement sur des études fournies par les industriels alors que le CIRC, lui, ne s'appuie que sur des études publiées par des chercheurs dans des revues indépendantes. Ça s'appelle du lobbying tout simplement et celui-ci est d'autant plus puissant à Bruxelles que Bayer, le géant allemand, vient de racheter Monsanto.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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