Oui, Tom Enders qui quitte Airbus dans une semaine exactement n’a pas de souci à se faire puisqu’il part avec 36,8 millions d’euros En fait, il ne va pas toucher un seul chèque mais plusieurs. D’abord 7,3 millions pour le rachat de ses actions Airbus. Ensuite 3,2 millions pour une clause de non-concurrence qui n’est valable qu’un an. Ce qui fait tout de même un peu cher payé. Et puis sa retraite chapeau qui est payée par Airbus et qui s’élève à 1,31 million d’euros par an sur les 20 prochaines années.
Vous allez me dire « oui mais Airbus se porte bien. L’action est au plus haut. Tout cela n’est pas anormal »…Si, tout cela est très excessif. Il y a quelques jours déjà, je vous parlais du patron de Technip qui s’apprête à partir avec 15 millions d’euros.
En cette période de crise des inégalités, de fracture sociale considérable, c’est jouer avec le feu que de se faire attribuer un tel parachute doré.
Mais Bruno Le Maire ne s’en est pas ému ?
Personne, alors qu’il y a dans ce parachute doré une forme de mépris à l’égard des petits actionnaires et surtout des collaborateurs d’Airbus
Car l’avenir que Tom Enders laisse à son successeur n’est pas jonché de pétales de roses.
A cause de son très mauvais caractère, il s’est séparé de tous les piliers d’Airbus, Marwan Lahoud ou Fabrice Brégier. Et puis surtout, il a remué la sauce nauséabonde d’une vieille affaire de corruption. Si bien qu’Airbus est dans le viseur de la justice américaine avec à la clé, une amende de plusieurs milliards de dollars.
C’est pourquoi on aurait pu s’attendre à ce qu’un représentant de l’État, qui est actionnaire à hauteur de 11 %, s’émeuve de ce chèque somptueux.
En tous cas on peut se demander ce que font à Bercy ceux qui sont chargés des participations publiques, puisque les trois scandales récents touchent trois entreprises liées à l’État : Renault, Technip et Airbus. Et pour une fois c’est le privé qui montre l’exemple.