Très clairement, il s’agit là d’une très belle performance même si cela représente une baisse de 7 % par rapport aux chiffres collectés en 2017. D’abord parce que beaucoup de sociétés ont profité de cette année charnière pour passer des provisions et nettoyer leur bilan.Sans ces opérations purement comptables, leurs bénéfices réels auraient été bien supérieurs et sans doute très proche de ceux de 2017
Ensuite parce qu’il ne faut pas oublier que le gouvernement leur avait promis une croissance de 2,5 % qui n’a été au final que de 1,5 %.Un point de croissance en moins, c’est beaucoup pour ces groupes, même si une grande partie d’entre eux réalisent désormais plus de la moitié de leurs ventes en dehors de France. Cela signifie qu’ils ont su s’adapter à ce trou d’air dans la croissance, à la crise des Gilets jaunes et qu’ils ont accru leur internationalisation.
Est-ce que ce chiffre ne va pas se retourner contre ces sociétés du CAC 40 ? C’est le risque !. Vous entendez comme moi les déclarations faites à l’occasion du grand débat qui consistent à dire : il y a beaucoup d’argent en France, il suffit d’aller le chercher là où il est.Cela vise ces grands groupes, comme leurs actionnaires ou bien leurs dirigeants. De toute façon Emmanuel Macron n’a pas attendu ces déclarations, puisqu’il a retardé les baisses d’impôts pour les sociétés qu’il avait inscrites dans son programme présidentiel.
Ce qui est certain c’est que vous ne verrez aucun de ces grands groupes gonfler les muscles à cause de leurs bons résultats. D’abord ils savent que l’opinion publique ne le supporterait pas et que ça apporterait de l’eau au moulin de Monsieur Mélenchon et de ses amis. Ensuite, ces bénéfices ne sont pas faits pour constituer un tas d’or. Ils sont réinvestis, dans la recherche, l’innovation, le développement, l’investissement, l’exportation et donc l’emploi.
Donc il faut se féliciter de voir nos grands groupes se porter aussi bien, et espérer qu’ils resteront en France pour y développer l’emploi, et mettre de la vie dans les territoires. C’est là aujourd’hui ce qu’on attend d’eux.