Il y a trois mesures en trompe l’œil ! La ré-indexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation. Le gouvernement est obligé de faire cette ré-indexation en 2020. Le conseil constitutionnel a dit : ce n’est pas possible de geler les pensions arbitrairement sur la durée : en 2018, 2019 et 2020. Censure de la mesure pour 2020. Le gouvernement prend donc une mesure qu’il est obligé de prendre. Sur les aspirations à plus de démocratie directe, Emmanuel Macron propose le RIC le referendum d’initiative citoyenne au niveau local. Ca existe déjà. Un maire peut tout à fait proposer un referendum à ses administrés sur l’implantation d’une éolienne. En soi c’est une mesure gadget car pour qu’un referendum local ou un RIC soit valable il faut une participation significative : autour de 60%. C’est rarement le cas. Enfin le président propose de supprimer l’ENA et l’école nationale de la magistrature pour avoir une élite avec des enfants d’ouvriers ou d’agriculteurs. Je ne vois pas en quoi supprimer l’ENA va modifier les inégalités scolaires. Il faudrait vraiment s’attaquer au niveau et à la qualité de l’enseignement dans toutes les écoles de France.
Le président ne répond pas du tout à la colère exprimée par les gilets jaunes alors ?
Si quand même ! Introduction d’une dose de proportionnelle, baisse du nombre de parlementaire…Aucune fermeture d’école et d’hôpitaux d’ici la fin du quinquennat. Et création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu pour qu’une partie de la classe moyenne ne soit plus assujettie à un taux de 14% mais à 5 ou 10%. Donc baisse de l’impôt. Où le président va-t-il chercher l’argent ? Dans les niches fiscales pour les plus riches. Et le pouvoir d’achat dans tout ça ? Le président veut poursuivre le grand débat sous la forme d’une concertation sur le reste à vivre avec les partenaires sociaux et des citoyens tirés au sort. Ca lui permettrait d’enjamber les européennes. Ces mesures donnent un sentiment de grand renoncement. Aucune mesure pour baisser la dépense publique. Rien pour lutter contre le chômage de masse qui est le fléau de notre pays même si les gilets jaunes et les cahiers de doléance n’en parlent pas. Au moment où nous sommes tous encore au chevet de Notre Dame de Paris, sans doute faut-il un bâtisseur de cathédrale pour s’attaquer à ces chantiers. Emmanuel Macron n’est pas ce maitre d’œuvre là…