Pour Emmanuel Macron c’est une façon de s’en sortir par le haut. Et c’est la seule solution. Un grenelle comme en 1968 avec réunion des corps intermédiaires ? Le président ne croit pas à son efficacité. Une dissolution ? Il prendrait le risque de perdre sa majorité. Un changement de Premier Ministre ? Cela ne résoudrait pas les problèmes soulevés par les gilets jaunes. En revanche le référendum répond à ce plus grand besoin de participation aux décisions du gouvernement. Il ne permettra pas de régler immédiatement la question du pouvoir d’achat qui est cruciale pour les français. Mais il autorisera peut-être la validation par les français de reformes importantes à venir…Sur la fiscalité notamment.
Mais pour être efficace, ce référendum ne devra pas porter sur une question unique avec réponse par oui ou par non. La réponse serait dans la question et comme lors de chaque référendum elle se traduirait par un vote d’hostilité contre celui qui la pose, à savoir Emmanuel Macron. Pour être efficace il ne peut s’agir que d’un questionnaire à choix multiples. La difficulté réside dans le choix des questions. Emmanuel Macron s’inspirera sans doute de celles posées dans sa lettre envoyée aux français. Êtes-vous pour une réduction du nombre de parlementaires ? Pour l’introduction d’une dose de proportionnelle ? Faut-il rendre le vote obligatoire ? Attention ce référendum redonnera pour quelque temps de l’oxygène à notre vie démocratique. Mais ces questions ne changent pas fondamentalement le quotidien des français. Et surtout si ce référendum se tient le même jour que les élections européennes, si La République en Marche n’arrive pas en tête lors de ce scrutin, Emmanuel Macron ne sera-t-il pas quand même gagnant en récupérant la dynamique de ce référendum ? Quelque soit la question posée, le président s’en sortira très bien ! Il dira aux français : faisons ce que vous voulez ! Les gilets jaunes eux seront ils calmés ? C’est une autre histoire. Le référendum sera l’apothéose du grand débat dans une grande démagogie.