Oui ! Un record ! Rappelons que le scrutin est national. À un tour. Dans la même configuration, en 1999, 20 listes avaient été déposées. Sur les 33 de ce scrutin, la moitié émane de partis traditionnels, identifiables sur l’échiquier politique. Ça va de La République en Marche en passant par le Rassemblement National, les écologistes, les partis de gauche divisés (donc nombreux) sans oublier les Républicains et Lutte Ouvrière. Cela signifie qu’il y a quand même plus d’une quinzaine de listes difficiles à repérer quant aux enjeux et à la couleur politique. Certaines étaient déjà en lice en 2014. Le parti Pirate qui existe dans d’autres pays de l’Union, le Parti Animaliste. Mais il y a des petits nouveaux dont les ambitions européennes interpellent : « Une France royale au cœur de l’Europe » défendue par des royalistes, et « Démocratie Représentative » née à Aulnay-sous-bois et qui veut lutter contre les discriminations. Toutes ces listes ont réussi le parcours du combattant : trouver 79 hommes et femmes pour figurer sur la liste, trouver un financement ou une caution. La campagne se fait sur les réseaux sociaux et le bulletin de vote sera imprimé sur Internet à la maison. 3 listes « gilets jaunes » ont aussi passé les obstacles. Elles prennent des risques. En dessous de 3% des suffrages, les frais de campagne ne sont pas remboursés.
On voit que c’est difficile de faire une liste. Qu’est ce qui fait donc courir les petites ? Est-ce que ça ne rabaisse pas le niveau qu’elles soient si nombreuses ?
Non ! C’est le jeu de la démocratie. 3 listes « gilets jaunes » ce n’est évidemment pas la solution pour une percée Gilets Jaunes aux Européennes. La multiplication des listes fausse-t-elle les résultats du scrutin ? Non, car les petites listes font souvent des scores très faibles. En 2014, les circonscriptions étaient régionales. 8 super régions. 193 listes. Plus d’une vingtaine ont fait moins de 500 voix. Ce qui fait courir les petites listes ? L’occasion d’exister sur la scène politique nationale. C’est plus facile avec les réseaux sociaux désormais et c’est plus facile que de se présenter à l’élection présidentielle où il faut le parrainage d’élus. Et puis la multiplication des listes témoigne de l’éclatement du paysage politique, de la méfiance accordée aux partis traditionnels. Les 33 listes sont le baromètre de notre vie démocratique. Dommage cependant que les petites n’aient pas d’effet miracle sur la participation. Le 26 mai, malgré les choix qui s’offrent à eux, seuls 4 français sur 10 comptent aller voter…