6 français sur 10 n’ont pas été convaincus par les vœux d’Emmanuel Macron selon un sondage Opinionway. Le président était pourtant à l’offensive mais il reste très impopulaire, à peine 27% d’opinions favorable, et il est plombé par la crise des gilets jaunes. Une crise sociale où l’on scande toujours Macron Démission. La colère est sur sa personne. Difficile de remonter la pente d’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’un nouvel épisode dans l’affaire Benalla. Mais en politique on n’est jamais vraiment mort. Et comme au poker Emmanuel Macron a plusieurs cartes dans sa manche. La première : la grande concertation dans les Territoires. Le président va rencontrer les maires pour une psychothérapie civique et collective. 2ème carte : le président a dit lors de ses vœux qu’il fallait réfléchir à la façon de faire vivre la démocratie, l’écologie. D’une manière ou d’une autre, cela veut dire qu’il sortira de la grande concertation l’idée de mieux utiliser le référendum, tel qu’il est inscrit dans la constitution. 3ème carte : Emmanuel Macron peut très bien proposer une dose de proportionnelle. Ça le rendrait d’emblée plus populaire puisque certains français ne s’estiment pas assez représentés.
Lundi soir, on a entendu un Emmanuel Macron volontaire pour réformer le pays. Il peut donc gagner des points auprès des français. Certains lui seront reconnaissants de s’attaquer à des réformes sans cesse différées : les retraites, l’assurance chômage, la fonction publique. Mais les français se sont habitués à vivre depuis trente ans au dessus de leurs moyens donc s’attaquer au mal français peut aussi rendre le président encore plus impopulaire d’autant qu’il n’est guère audible depuis la crise des gilets jaunes. Emmanuel Macron veut faire de la pédagogie sur ces sujets. Mais cela ne suffit pas. Les français veulent des réponses sur une crise existentielle. Le succès de la critique du pacte de Marrakech sur les réseaux sociaux en témoigne. Aucun débat en France alors qu’il a provoqué une crise gouvernementale en Belgique. L’identité, l’immigration, les grandes migrations, la mondialisation, ne sont pas des sujets retenus pour la grande concertation. Pourtant s’il ne répond pas à cette inquiétude, de cela Emmanuel Macron ne se remettra pas.