"Qu’ils viennent me chercher !" Voilà ce que disait Emmanuel Macron en juillet dernier. Eh bien la commission d’enquête du sénat est allée le chercher ! Le président n’est pas cité mais ses plus proches conseillers le sont : Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée et Patrick Strzoda le directeur de cabinet du chef de l’état. Ils sont soupçonnés "d’omissions, d’incohérence et de contradictions" lors de leur audition devant la commission d’enquête. Cela fait beaucoup ! Le rapport émanant des sénateurs ne peut pas mettre directement en cause Emmanuel Macron mais il pointe des dysfonctionnements à tous les étages à l’Elysée. Malaise …Contre attaque de la garde rapprochée du président. Benjamin Griveaux le porte parole du gouvernement dit qu’il y a des contre-vérités dans le rapport de la commission d’enquête. Et Nicole Belloubet la garde des sceaux estime que les sénateurs ont outrepassé leur devoir. "On n’est pas complètement dans la séparation des pouvoirs" dit elle. C’est fort de café ! La ministre de la justice dit en gros : la commission dit vraie mais elle n’aurait pas du aller jusque là. Attention le devoir de la commission est de transmettre son rapport à la justice pour envisager des poursuites pour faux témoignage contre Alexandre Benalla et Vincent Crase. L’Elysée n’a pas à chercher à entraver le cours des choses…
L’assemblée nationale n’a pas fait son travail en enterrant sa commission d’enquête majoritairement composée de Marcheurs l’été dernier. Le sénat a fait lui son travail et il est important qu’il reste le garant de notre démocratie. Il fait des propositions : réformer la sécurité du chef de l’état à l’Elysée et le mode de recrutements de ses agents. Maintenir la responsabilité du ministère de l’intérieur sur la sécurité à l’Elysée et mettre fin aux collaborateurs officieux. Emmanuel Macron ne va pas sortir de sa réserve pour rendre des comptes aux français mais il faut qu’il écoute et qu’il prenne en compte les propositions des sénateurs. L’affaire Benalla est le premier marqueur du désamour des français pour le président. Désamour, défiance puis colère des gilets jaunes…