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Bras de fer à venir sur la réforme de la PAC

Emmanuel Macron a débuté sa visite du salon de l’Agriculture par un grand discours où il a exposé sa vision de la PAC. Est-ce que c’est vraiment la première préoccupation des agriculteurs ?

Bien sûr que non. Leur première préoccupation c’est leur survie et le fait de ne pas vivre tout le temps sous le couperet des dettes. Mais c’est oublier que les élections européennes approchent et qu’Emmanuel Macron est en campagne. Cela se voit à travers chaque réunion du grand débat national. Et samedi, avec sa visite marathon et son discours il était encore en campagne. Alors la réforme de la politique agricole commune n’est pas la priorité des agriculteurs, mais elle les concerne presque tous, notamment les éleveurs. Et il y a deux phénomènes qui se conjuguent actuellement, c’est qu’à Bruxelles, les travaux viennent de reprendre, concernant cette PAC. Et que dans un mois, la Grande-Bretagne qui en était un acteur important aura quitté l’Europe en principe. Ce qui entraine un chamboule tout. 

Dans son discours, Emmanuel Macron a pointé du doigt les grandes puissances qui mettent en danger notre agriculture. Il parlait d’abord des États-Unis bien sûr. Pourquoi ? Parce que 70 % de notre bétail, dépend pour sa nourriture su soja américain. Or Trump a commencé à faire un chantage en disant : achetez-moi plus de soja et je ne taxerai pas vos exportations. Mais personne n’y croit. D’où le souhait de Macron de développer l’indépendance fourragère. Et puis la deuxième grande puissance qui joue un jeu très personnel, c’est l’Allemagne, qui est pourtant notre principal allié. Madame Merkel est un peu comme Madame Thatcher en son temps. Elle trouve qu’elle paie trop cher, surtout pour les autres pays. C’est normal, la politique agricole commune, c’est une tirelire européenne destinée à aider les agriculteurs européens sans regarder leur nationalité. Du coup la grande menace qui pèse sur la PAC, c’est la volonté de Madame Merkel de renationaliser les aides aux agriculteurs. Le problème, c’est qu’elle en a les moyens, car son budget est excédentaire, et que cela lui éviterait de voir se développer les agricultures d’Europe de l’Est. Mais le problème c’est que la France n’a pas les moyens d’aider, seule, ses agriculteurs. Ce qui représente 10 milliards d’euros de subventions. Sur tous ces points Emmanuel Macron avait raison samedi de monter au créneau. Mais face à des agriculteurs désemparés, isolés et surendettés, il y avait sans doute un discours à tenir avec plus d’empathie et de solidarité.

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