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L’improbable bricolage du gouvernement pour tenir la promesse faite par Macron aux smicards

Manifestement le gouvernement est très embarrassé avec la promesse du Chef de l’Etat d’augmenter le revenu d’un travailleur au Smic de 100 euros…

En fait c’est pire que cela, chacun s’aperçoit que ce qu’a promis Emmanuel Macron, lundi dernier, est infaisable dans les règles actuelles. Il avait dit : "le salaire d’un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur". D’emblée il n’était pas question d’augmenter le salaire minimum en lui-même de 100 euros par mois. Au départ on nous a expliqué que les 100 euros viendraient des 20 euros de baisse des cotisations salariales effectives depuis octobre, auxquels seraient ajoutés une prime de pauvreté de 80 euros. Le problème c’est que cette prime est familialisée et sous condition de ressources. Si bien que si le conjoint d’un smicard peut gagner correctement sa vie, et dans ces cas là la prime échappe à celui qui est payé au smic. Bref c’est devenu tellement compliqué que les Français ont commencé à douter. Du coup Richard Ferrand a été obligé de déclarer hier qu’il n’y aura pas de carabistouille.         

Le pire, c’est qu’à l’heure qu’il est personne, à Matignon ou à Bercy ne peut dire comment les français payés au smic vont recevoir ces 100 euros. Hier soir les conseillers des ministres plaidaient pour une réforme de la prime d’activité ou pour la création d’une nouvelle prime d’activité spéciale "gilets jaunes". En plus cette prime est versée par la Caisse d’Allocations Familiales qui est incapable de modifier ses programmes informatiques avant plusieurs mois. Vendredi dernier, Olivier Dussopt, avait bien conscience de cela au point de dire : si problème technique, nous rembourserons. Rétroactivement. Effectivement on se dirige vers la formule la plus simple. C’est-à-dire que ce sont les entreprises qui vont finalement payer les 100 euros supplémentaires – contrairement à la promesse présidentielle. Et en principe, les chefs d’entreprise seraient remboursés soit par un chèque du Trésor Public, soit par un crédit d’impôt. Tout cela est Courtelinesque. Et ça montre l’état de panique et de bricolage du gouvernement dans le seul but d’apaiser une colère. Alors que le mal est bien plus profond.

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