De plus en plus de PME sont contraintes de baisser leurs marges face à la hausse du coût des matières premières.
"À un moment donné, comment fait-on ?"
"C’est surtout sur les énergies, confie Christophe Maugard, artisan boulanger dans le centre-ville de Rouen. Moi, j’ai un four à gaz de très bonne qualité qui garde vraiment la chaleur. Mais nous sommes pris en otage par la hausse des prix. Nous sommes passés de 750 à 1.100 euros par mois. L’électricité est passée de 650 à 950 euros. À un moment donné, comment fait-on ?"
"La farine a augmenté, ce sont encore de petites sommes, détaille ce boulanger. Cela passe encore. En 2019, on achetait les œufs entre 22 et 28 euros les 360, selon la saison. Aujourd’hui, on en est arrivé à 56 euros. Les tomates pour les sandwiches et le snacking, c’est pareil : on est passé de 1,49 à 3,52 euros en quelques semaines."
Le cri d’alarme d’un boulanger étouffé par l’augmentation du prix de l'énergie et des matières première🗣Christophe Maugard: "Mon four à gaz me coûtait 750 euros par mois, aujourd’hui 1100 euros. L’électricité est passée de 650 à 950 euros. Les tomates, les oeufs..tout augmente!" pic.twitter.com/weFPb0NZTu
— Sud Radio (@SudRadio) April 7, 2022
Le cri du boulanger : "On va dans le mur"
Comment faire ? "Il ne faut surtout pas baisser la qualité, insiste Christophe Maugard, artisan boulanger dans le centre-ville de Rouen. Nous avons augmenté les prix de 5 centimes pour la baguette et la tradition. Au niveau du gaz, on essaie de remplir le four au maximum. On décale des productions, pour essayer de gagner de 5 à 10% d’économie d’énergie. C’est un plus, mais ce n’est pas facile à mettre en place."
Si les prix ne rebaissent pas, comment faire ? "Concernant l'énergie, nous pouvons éventuellement tenir si les prix sont bloqués. Sur les matières premières, il y a un gros problème. Au niveau de la France, on produit assez. Mais 50% des quantités de tonnage en blé sont vendus à l’étranger. Pourquoi ne les bloque-t-on pas ? Il faudrait que le ministre se remue, ou bien on va dans le mur. Il va y avoir des drames dans quelque temps."
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