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Eau : "On arrive à en perdre plus de la moitié"

Par Jean Baptiste Giraud

Emmanuel Macron a présenté un "plan eau" pour répondre à l'urgence de la gestion de cette ressource. Des annonces dont François Larsac, maire de Chomérac, se félicite.

eau potable
Des traces de pesticides dans l'eau potable ? (© AFP)

Emmanuel Macron a présenté, le 30 mars 2023, un "plan eau" face à l’urgence concernant cette ressource. L’eau est de plus en plus source de tensions. Mais outre sa gestion, il y a un gros travail à faire en termes de pertes : 50% de l’eau potable est perdue dans plus de 170 communes de France, à cause du réseau. Sur l’ensemble de la France, c’est un litre sur cinq qui est perdu à cause des fuites.

 

"On arrive à perdre plus de la moitié d’eau entre le pompage et l’arrivée au robinet"

François Arsac, maire de Chomérac et président de la communauté d’agglomération Privas Centre Ardèche (Capca), explique que repérer qu’il y a des fuites d’eau est "assez simple". "On calcule le nombre de mètres cubes que l’on pompe, et le nombre de mètres cubes que les usagers utilisent." La différence entre les deux est envoyée "chaque année au ministère de tutelle". "C’est la raison pour laquelle la Capca fait partie des collectivités fléchées par le président de la République. Et je m’en félicite parce que l’eau, aujourd’hui, est un sujet majeur."

Les fuites sont liées à "des réseaux vieillissants", précise François Arsac. L’eau est gérée par les régies puis les syndicats des eaux. "Nous on a un syndicat, qui s’appelle SYDEO, où le rendement est de 71%." Soit une perte de trois litres sur dix litres. "Ce qui est à peu près normal", souligne le président de la Capca. Mais lorsque le réseau est vieillissant, notamment "sur des petites communes", les pertes augmentent. "On arrive à perdre plus de la moitié d’eau entre le pompage et l’arrivée au robinet."

Sans compter les réseaux en plomb qui sont interdits pour des raisons de santé publique, ce qui a amené François Arsac à refaire le réseau de la commune de Chomérac. Mais des tuyaux en plomb, "il y en a encore", souligne-t-il. "Et puis surtout c’est une lourdeur administrative et une lourdeur financière." Le plan eau du président de la République est donc salué par l’élu. "S’il met 500 millions à l’agence de l’eau, comme il a dit, je pense qu’on va pouvoir avancer sur ce dossier de l’eau."

 

 

"Je pense qu’in fine il va falloir peut-être jouer avec le prix comme moyen coercitif"

La question centrale sera de plus en plus celle de la sécheresse, notamment l’été. Le maire de Chomérac affirme suivre toutes les semaines "le niveau des nappes phréatiques, qui sont extrêmement basses pour la période". "Et on n’a pas de pluie." En 2022, "on avait alimenté quelques communes avec des camions-citerne". "Et on s’apprête cet été à en faire d’autant." Et ce malgré les améliorations apportées sur le réseau.

La sécheresse, comme en 2022, devrait de fait conduire à des limitations dans l’usage de l’eau pour les particuliers et potentiellement les agriculteurs. "L’État a anticipé", confirme François Arsac. "Mais il y a aussi de l’éducation qu’il faudra mettre en place", juge-t-il. La Capca, souligne l’élu, a déjà mis en place certaines actions, comme les robinets hydro-économes. "C’est un dispositif qui permet de réduire la consommation d’eau de 40 à 50%." Et le dispositif est "financé à 90% par les collectivités". "Il va falloir continuer. Il va falloir éduquer les gens sur l’eau. Et je pense qu’in fine, c’est difficile à dire, il va falloir peut-être jouer avec le prix comme moyen coercitif." Il rappelle que "l’eau est un objet rare et essentiel".

 

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