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Brexit : le gouvernement déroule le tapis rouge pour attirer la finance à Paris 

Par Benjamin Rieth

Le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé vendredi de nouvelles mesures destinées à attirer les entreprises du secteur financier voulant quitter Londres pour Paris après le Brexit.

Le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé plusieurs mesures visant à attirer le secteur financier à Paris après le Brexit

En toile de fond apparaît au loin le quartier d’affaires de la Défense, comme un symbole. Le Premier ministre Édouard Philippe, la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse étaient réunis vendredi sur le toit de la Monnaie de Paris pour présenter les nouvelles mesures visant à faire de la capitale française une capitale mondiale du secteur financier dans le sillage du Brexit. "Aux investisseurs et aux déçus du Brexit, je veux dire que nous sommes prêts à vous dérouler le tapis bleu-blanc-rouge, comme l'a fait Londres par le passé avec Paris. Welcome back to Europe", a lancé Valérie Pécresse.

Plusieurs mesures fiscales

L’objectif affiché est clair : attirer à Paris les entreprises installées aujourd’hui à Londres, alors que Francfort, Luxembourg ou Dublin veulent aussi leur part du gâteau. "On peut regretter cette décision (du Brexit), on peut s'en féliciter, mais elle est là. Il faut en tirer les conséquences", a résumé Édouard Philippe. Néanmoins, à ce stade, l’effet du Brexit reste encore limité. Seule la banque HSBC a annoncé vouloir déplacer 1 000 emplois en France. 

Pour parvenir à faire mieux, le Premier ministre a présenté plusieurs mesures touchant au cadre fiscal. L’extension prévue en 2018 de la taxe sur les transactions financières (TFF) va être ainsi abrogée, tandis que la tranche supérieure, à 20%, de la "taxe sur les salaires", pesant notamment sur les gros revenus du secteur financier, va être supprimée. Autre cadeau du Premier ministre : les "bonus" parfois considérables du secteur financier seront eux exclus du calcul des indemnités de licenciement des employés "preneurs de risques" comme les traders, ce qui devrait profiter à leurs employeurs. 

Une nouvelle cour de justice

L’exécutif entend aussi améliorer l’accueil des entreprises en lançant le projet d’une nouvelle "chambre commerciale internationale spécialisée dans ces contentieux à haute technicité juridique". Intégrée à la cour d'appel de Paris et située sur l'île de la Cité, cette chambre statuerait en appel des décisions rendues par le tribunal de commerce de Paris, selon le gouvernement. Enfin pour s’adapter à des entreprises embauchant de nombreux travailleurs venus de tous horizons, la région Île-de-France va également ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires d'ici 2022, en plus des six actuels, à Courbevoie près de La Défense, à Saclay et à Vincennes. 

Face à ces annonces, une voix discordante s’est faite entendre. "Nous sommes atterrés par le choix d'Emmanuel Macron et Bruno Le Maire de dérouler le tapis rouge pour les banquiers de la City de Londres. Ils ont tué une avancée sur la TTF et décidé de s'asseoir sur des revenus supplémentaires qui auraient pu profiter aux populations les plus pauvres", a déploré Alexandre Naulot, porte-parole de l'ONG Oxfam France, grande avocate de la taxe.

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