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Bernard Neto (CFTC) : "Ford se comporte en voyou à Blanquefort"

Par Mathieu D'Hondt

Reçus ce vendredi à Bercy, les représentants de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) ont réaffirmé leur détermination à se battre pour la sauvegarde de leurs emplois. Pour eux, le constructeur américain doit tout faire pour assurer la pérennité du site.

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Le 24 juillet, la direction de Ford Blanquefort a annoncé l’arrêt anticipé de la production du site.

Alors qu'il recevait ce vendredi à Bercy les représentants du personnel de l'usine Ford basée à Blanquefort (Gironde), le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a fait part de sa volonté de maintenir l'activité sur le site. Un groupe de travail restreint, composé de certains des interlocuteurs présents au ministère, va ainsi être constitué afin d'entamer des discussions avec le constructeur automobile. Rappelons que ce dernier a annoncé en début de semaine son intention de ne plus investir dans cette usine girondine qui emploie plus de 900 personnes.

"On a tous laissé 30 à 40 ans de nos vies dans cette entreprise, ça va détruire des familles entières"

Pour les salariés, l'avenir de l'usine ne peut être envisageable sans Ford qui doit revenir sur sa décision et assurer la pérennité du site. Au micro de Sud Radio, Bernard Neto (délégué CFTC) ne décolère pas. "Il faut absolument que Ford soit face à ses responsabilités. Ils ne peuvent pas et ne doivent pas s'en tirer comme ça, se défiler comme ça", peste-t-il ainsi. "On a tous laissé 30 à 40 ans de nos vies dans cette entreprise, ça va détruire des familles entières, il est inadmissible que Ford, qui nous ment depuis des années, se comporte en voyou", insiste-t-il encore. "On ne sait pas comment on va terminer l'année et on n'a pas de plan de charge suffisant pour 2019, donc on est inquiets. Aujourd'hui, on va parler d'un combat ! Le maintien de l'emploi et l'avenir doivent se faire avec Ford, ça ne doit passer que par Ford. Toutes les autres questions sont obsolètes", lance-t-il avec détermination.

Également convié à Bercy avec les représentants des salariés, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset ne dit pas autre chose et appelle le géant américain à diversifier son activité. "Le monde de l'entreprise doit respecter ses engagements et sa parole, surtout quand on s'appelle Ford, surtout quand on a une capacité d'anticiper de nouvelles productions et de nouveaux produits et surtout lorsque l'on dit que l'usine de Blanquefort est l'une des plus productives du groupe", déclare ainsi l'ex-député socialiste de Gironde. "C'est un vrai problème ! Dans quel monde vit-on ?",déplore-t-il, pantois.

"Il y a 1 000 personnes, 1 000 familles. L'idée aujourd'hui, c'est de se dire 'on tient bon'. L'agglomération bordelaise, comme la Nouvelle Aquitaine, est l'une des plus en avance sur le stockage d'énergie et sur le véhicule autonome, donc il y a des possibilités de diversification des activités Ford sur Banquefort-Bordeaux", rappelle-t-il enfin, comme pour mieux souligner l'attractivité locale.

Si les syndicats et les élus locaux ne manquent pas d'arguments, rien ne dit que ces derniers suffiront à convaincre le constructeur automobile qui a toujours fait preuve, jusqu'à présent, de fermeté. Les prochaines semaines s'annoncent décisives.

Propos recueillis par Clément Bargain

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