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Autolib' au point mort, qui paiera la facture ?

Par Mathieu D'Hondt

C'est aujourd'hui jeudi que le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) doit officialiser la rupture du contrat liant la mairie de Paris à la société Bolloré, mettant ainsi fin au service d'autopartage de voitures électriques. Une décision loin de faire l'unanimité. Reportage à Clamart (Val-de-Marne).

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Anne Hidalgo l'a dit et répété, elle ne veut plus entendre parler d'Autolib'. La mairie de Paris va en effet mettre un terme au contrat qui lie la municipalité à la société Bolloré, gestionnaire du service d'autopartage de voitures électriques, actif dans la capitale et son agglomération. Motif invoqué : ledit contrat serait beaucoup trop cher. Problème, cette rupture a un coût : 233 millions d'euros que réclament le groupe Bolloré. Qui s'en acquittera ? Loin de ces considérations, les usagers mais aussi les élus font part de leur mécontentement. Reportage.

"Anne Hidalgo doit assumer les conséquences de ses actes"

Clamart est l'une des nombreuses villes franciliennes à proposer à ses administrés des Autolib'. Dans cette commune d'environ 50 000 habitants, située à une douzaine de kilomètres au sud-ouest de Paris, la perspective de voir ce service disparaître est loin de faire l'unanimité. Plusieurs usagers rencontrés sur place ont accepté de répondre à nos questions. Mario, utilisateur quotidien, ne peut pas envisager pareille suppression, car il est inconcevable à ses yeux de prendre les transports pour se rendre au travail. "S'abonner pour le pass Navigo en sachant tous les problèmes de métro, les grèves, les retards, c'est un peu dur", nous confie-t-il ainsi. Pour Enora, cet échec se fait au détriment du service public et n'est pas sans lui rappeler un exemple récent. "C'est un peu comme le Vélib, ce n'est pas dans l'intérêt des populations", regrette-t-elle.

Au-delà des craintes manifestées par les usagers, le coût d'un arrêt d'Autolib' pourrait se chiffrer en centaine de millions d'euros. Une facture que refuse de payer le maire LR de la commune, Jean-Didier Berger. Interrogé par Sud Radio, ce dernier dénonce l'opacité dont a fait preuve Anne Hidalgo dans ce dossier. "L'année dernière, Mme Hidalgo nous disait que le service n'avait pas de déficit et ,aujourd'hui, on nous dit qu'il y a une mort brutale et que l'on va devoir payer la facture", déplore-t-il. "Je crois vraiment qu'elle (Anne Hidalgo) doit assumer les conséquences de ses actes et payer la totalité de la facture, plutôt que d'essayer de la faire payer à ceux qui ne sont pas responsables de cet échec". 

Désormais, les discussions entre les parties prenantes sont au point mort et le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) devrait officialiser ce jeudi la résiliation unilatérale du contrat.

Propos recueillis par Élodie Rabelle

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