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60 milliards d’euros d’effort : où les trouver ?

Par Luc Boué-Lahorgue

Michel Barnier s’est engagé à ramener le déficit public de la France à 5 % d’ici 2025, au lendemain de son discours de politique générale. Pour y parvenir, il a émis le souhait de faire un effort budgétaire inédit de 60 milliards d’euros. Mais où trouver cet argent ? Réduction des dépenses publiques, hausse des impôts ou réformes structurelles sont-elles à venir ?

Réduire les dépenses publiques

Réduire le déficit d’un total de près de 2 % du PIB de la France, c’est le défi que s’est lancé le nouveau Premier ministre. Le projet de loi de finances prévoit une économie de 40 milliards d’euros qui proviendront d’une réduction des dépenses publiques. Pour rappel, en 2023, le déficit public s’élevait à 154,8 milliards d’euros (soit 5,5 % du PIB) contre 172,1 milliards aujourd’hui. La dette de la France atteint aujourd’hui un montant de 3 228,4 milliards d’euros, un record depuis la Seconde Guerre mondiale.

Une augmentation des impôts pour une réduction du déficit

Le gouvernement envisage une hausse d'impôts de 0,3 % pour les ménages les plus aisés afin de contribuer à l'effort budgétaire. Cette augmentation viserait les ménages situés dans les tranches supérieures de revenus, notamment ceux soumis à l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) ou bénéficiant d'importants revenus. Une mesure qui permettrait de générer plusieurs milliards d’euros de recettes supplémentaires, tout en ciblant une partie de la population qui pourrait encaisser cette contribution.

L’indexation des retraites reportée

Six mois. C’est le laps de temps pendant lequel les retraités devront patienter pour voir leur pension augmenter. Cette décision devrait permettre d’économiser 4 milliards d’euros en 2025. L’année dernière, la revalorisation des retraites à hauteur de 5,3 % a représenté un surcoût de 14 milliards d’euros pour l’État. L’année prochaine, cette revalorisation devrait être limitée à 1,8 %, limitant la pression sur les finances publiques.

La santé, un budget à mieux maîtriser

Les dépenses de santé en France représentent 11,9 % du PIB, soit plus de 250 milliards d’euros par an. En 2023, ces dépenses ont explosé, notamment à cause de la crise sanitaire liée à l’hôpital public. Selon le site budget.gouv : « Les administrations de sécurité sociale participeront à la maîtrise de l’évolution des dépenses, permise notamment par la réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage favorisant le plein emploi et la maîtrise des dépenses de santé (la progression de l’ONDAM s’établira à + 3,2 % en 2024, + 3,0 % en 2025, puis + 2,9 % sur 2026-2027). »

Les véhicules polluants : la prochaine cible du gouvernement

Le gouvernement prévoit de durcir la fiscalité environnementale, notamment dans le secteur des transports. Les acheteurs de véhicules thermiques polluants seront particulièrement touchés, avec un malus accru et un abaissement progressif du seuil de taxation jusqu'en 2027. Le secteur aérien devrait également être mis à contribution, avec un milliard d'euros de taxes supplémentaires. Cette hausse des taxes sur les transports vise à verdir l'économie tout en rapportant 1,5 milliard d'euros pour financer les efforts budgétaires de l'État.

Le 10 octobre prochain, le gouvernement Barnier proposera un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour corriger la dette française.

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