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Serge Lama : "On met toujours quelque chose de soi dans une chanson comme dans un livre"

Par La Rédaction

André Bercoff et Céline Alonzo reçoivent Serge Lama, le vendredi 24 mai 2019, à déjeuner au café des Deux Magots. Le chanteur qui fête en 2019 ses 55 ans de carrière, prépare actuellement un nouvel album. L'autre invité est Tonino Benacquista, auteur et scénariste à succès, qui publie le 13 juin quatre romans noirs en Folio Policier. 

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Serge Lama : "Les œuvres de création sont toutes plus ou moins autobiographiques"

Serge Lama qui célèbre ses 55 ans de carrière et prépare actuellement un nouvel album, est l'invité de Céline Alonzo et André Bercoff, le 24 mai 2019. Ses chansons sont-elles toutes autobiographiques ? "Beaucoup. Je pense que les œuvres de création sont toutes plus ou moins autobiographiques. On met toujours quelque chose de soi dans une chanson comme dans un livre." Concernant La Glycine, qui évoque un amour d'enfance, il raconte : "Ma cousine m'a été enlevée très tôt, si je puis dire. Elle avait 3 ans et moi, cinq, et je me souviens de ce rapport ambigu que l'on avait à cette époque-là et qui a été arraché par les grands, par les parents. Je me suis servi de cet appui-là pour écrire cette chanson. Chanson qui n'était pas pour moi au départ, mais pour Gilles Dreu".

"Je n'ai pas de style, je m'adapte, explique le chanteur. Alain Souchon a un style. Moi, c'est la chanson qui me dicte mon style. Au fur et à mesure que j'écris, elle me dit où elle veut aller. Et à chaque chanson, c'est différent : le style, ça vous enferme !". André Bercoff l'interroge ensuite sur les Brassens, Brel, Ferré et autres Gainsbourg. Lui semble avoir été ailleurs. Avait-il de l'amertume ? "Non, pas de l'amertume. On était à la sortie d'une génération gagnante, une génération de génies. Vous arrivez derrière, Lama et Sardou, vous faites quoi ? Julien Clerc est parvenu à se mettre en marge de tout ça et moi, j'ai suivi le chemin que je vous ai indiqué, c'est-à-dire ce chemin chanson par chanson, sujet par sujet. Et au bout du compte, Dieu reconnaîtra les siens. Le public reconnaît les siens et pour nous, le public, c'est Dieu. Et il reconnaît les siens car, au bout de ces innombrables chansons, tout se rencontre."

Tonino Benacquista : "Les chansons ont un pouvoir inouï"

Est-ce la durée aussi qui fait sa force ? Serge Lama estime qu'il y a une part de chance. Il explique : "Il y a une bataille continuelle et on aime notre métier. Tant qu'on aime son métier on va se battre et on trouvera de nouveau une occasion de triompher quelque part. Je suis passé par tellement de choses. Je suis passé par Napoléon qui a été un triomphe mais qui sort complètement de mon domaine. En plus, je ne suis pas fan du tout de Napoléon : ça m'est tombé dessus parce que je voulais faire Le Châtelet. Et c'est devant le théâtre que je me suis dit que je ferais bien Napoléon. J'ai demandé à un ami historien un livre facile à lire sur Napoléon Bonaparte sur lequel je ne connaissais strictement rien". Cette pièce, au final, s'est jouée à Marigny puis plus tard, au Châtelet. Par la suite, Serge Lama passe à la symphonie, "une évidence pour le public", dit-il. Et André Bercoff salue le fait que l'interprète ne reste pas dans une boîte. "Je suis un voyageur", conclut Serge Lama. 

Tonino Benacquista, auteur et scénariste à succès, lui non plus ne rentre pas dans une case. Après la série noire, s'est-il dit qu'il n'y avait plus rien ? "Je crois que c'était Topor qui disait : 'Il n'y a que le roman noir, tout le reste est littérature'. Raconter des histoires avec des intrigues, au bout d'un moment, ça m'a un peu limité. J'avais envie de raconter des histoires sans meurtre, sans détective privé." L'écrivain qui publie le 13 juin 2019, quatre romans noirs en Folio Policier, parle de son voisin de table, Serge Lama : "J'envie cette économie de mots qu'il y a dans le travail du parolier. J'ai toujours envié ça. Le seul truc qui me manquera, c'est d'écrire des paroles de chansons. Il y a quelque chose qui est d'un pouvoir inouï. On peut écrire des romans avec des milliers et des milliards de mots, il y a toujours quelque chose de fascinant à se promener dans la rue et, à propos de rien, vous avez envie de dire : 'Et d'aventure en aventure'. Il y a un air qui vous prend avec des paroles...". Et il conclut en saluant le pouvoir de la chanson : "Il n'y a pas plus direct pour aller vers l'inconscient collectif".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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