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Chantal Goya : « J'aimerais chanter en duo avec Céline Dion, Pascal Obispo, Angèle ou Clara Luciani »

INTERVIEW EXCLU SUD RADIO - A 82 ans, Chantal Goya fête ses 50 ans de carrière. Pour l'occasion, cette icône transgénérationnelle vient d'entamer une tournée de 20 dates à travers la France. De passage à Sud Radio dans l'émission « Loft Music), la superstar de la chanson pour enfants nous a accordé un entretien exclusif.

Chantal Goya
Eternelle Chantal Goya

Vous avez marqué plusieurs générations, pensez-vous que la magie de l'enfance existe encore dans un monde saturé d'écrans et où l'innocence s'évanouit si vite ?

Oui, c'est pour ça que je suis là, que je continue, parce que mes chansons se transmettent de parents en enfants, c'est-à-dire la famille complète connaît mes chansons et le dernier petit les connaît aussi. Donc cette passation, cette ambiance de chansons qu'ils ont connues petits reste intacte et inoubliable. Et je crois que c'est là un petit peu le rendez-vous le plus important de ma carrière, c'est d'être avec les parents, les grands-parents et leurs petits. Voilà, ça reste intact.

"Les musiques de Jean-Jacques Debout, qui sont des vraies mélodies, traversent le temps"

Si vous deviez écrire une chanson pour les enfants d'aujourd'hui, de quoi parlerait-elle ?

Je leur dirais de s'amuser, de chanter, de garder longtemps leur âme d'enfant. Je crois que le thème, ça serait mon âme d'enfant. Gardez la le plus longtemps possible.

Si on vous proposait un duo avec un artiste actuel, est-ce qu'il y avait quelqu'un en tête que vous aimeriez et que vous aimeriez travailler ?

Il y a plein d'artistes qui sont formidables. Je pourrais faire un duo avec Pascal Obispo. J'aimerais bien faire un duo avec Céline Dion, carrément. Mais pourquoi pas ? Angèle, c'est une jolie chanteuse, elle a une belle présence. Carla Luciani aussi, ce sont des artistes merveilleux. Voilà, pourquoi pas ?

"Les gens me disent : "Avec vous, on repense à notre enfance, à nos parents, à nos grands-parents"

Vos spectacles mettent toujours musique, théâtre et féerie. Qu'est-ce qui rend ce mélange si intemporel selon vous ?

C'est d'avoir toujours gardé les décors, les costumes de mes spectacles. Tous les personnages qui sont les personnages authentiques de l'époque. C'est-à-dire qu'on n'a jamais changé. Et puis de garder aussi la magie des musiques de Jean-Jacques Debout, qui sont des vraies mélodies qui traversent le temps. Je pense que c'est tout ça mélangé, avec moi en plus, en Marie-Rose. Je pense qu'à partir du moment où tout est intact, et tout devient vrai et possible, il faut le garder. Voilà, c'est ça le secret de la réussite, et surtout la magie de mes spectacles.

Vous semblez toujours garder la même énergie, la même joie. Quel est votre secret ?

Moi, c'est le public. Le public est là. Le public me le rend bien. Le public chante avec moi. Le public est très sensible à mes chansons, parce que c'est des époques où ls gens étaient heureux, et je le ressens. Et ils me disent tous : "quand vous êtes là, on est tellement rassurés. C'est tellement important que vous soyez là, parce que le monde est difficile, le monde est triste, le monde va trop vite. Et avec vous, le temps s'installe, et on repense à notre enfance, à nos parents, à nos grands-parents. Continuez, surtout n'arrêtez jamais." Je vais essayer de les écouter. En tout cas, je le fais en ce moment avec ma tournée, avec mes spectacles, mes 50 ans d'amour, avec mon public.

"Je n'étais pas juste une personne qui passait là par hasard"

Vous avez également joué au cinéma et commencé avec Jean-Luc Godard dans Masculin Féminin en 1966. Que retirez-vous de cette expérience avec un réalisateur emblématique de la Nouvelle Vague ?

Il m'avait choisie déjà, parce que je n'étais pas comme les autres. Il l'avait déjà ressenti. Et ça prouve que quelqu'un comme Jean-Luc Godard avait vu juste, un visionnaire. Et la preuve, c'est que le public l'a ressenti aussi, et que j'ai continué avec le public en 1975, pour les enfants. Mais n'empêche que je n'étais pas juste une personne qui passait là par hasard, à mon avis. C'était très important de rencontrer Godard, parce que pour le cinéma, pour moi, c'est le plus grand. C'est la Nouvelle Vague, ce sont des cinéastes et des grands, grands réalisateurs qui ont une vision du futur. Et la preuve, c'est que ses films sont toujours là, et que moi, je l'adore et je respecte.

Vous avez vécu et travaillé toute votre vie avec Jean-Jacques Debout : quel est le ciment de ce duo artistique et amoureux ?

Jean-Jacques, c'est celui qui a compris ce que j'avais en moi. Moi, je ne le sais pas. Ça m'a l'air tout quelque chose en soi qui est invisible. Et Jean-Jacques a toujours su qu'en moi, il y avait cette féerie, on va dire, de mon double. J'ai quelque chose en moi de très fort, mais je ne le connaissais pas. Et il a compris qu'il y avait quelque chose de magique, quelque chose que je ne pouvais pas comprendre moi toute seule. Il fallait que quelqu'un le découvre. Et c'est lui qui a été mon Pygmalion, et en même temps mon mari, bien sûr, puisque j'étais mariée bien avant de chanter. Et si j'ai chanté un jour, c'était pour mes enfants, en tant que jeune maman, et après pour mes petits-enfants, et pour toute la France, de toute manière, depuis le début.

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