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Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Le billet de Brigitte Lahaie

Depuis 1999, le 25 novembre, on célèbre la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
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Cette journée a été crée en 1999 par l’ONU et j’ai envie de dire : il était temps. Comme si, durant des siècles, les violences faites aux femmes se déroulaient dans l’indifférence la plus totale. Bien sûr, on ne considérait peut-être pas ça normal néanmoins un silence plus ou moins lourd rendait les choses supportables.

Violences faites aux femmes : des chiffres qui font froid dans le dos

En 2022, en France, on comptabilisait 244 000 femmes victimes de violences. 65% de violences physiques, 30 % de violences psychologiques et 5% de violences sexuelles. En 2023, une femme a été tuée toutes les dix minutes dans le monde par son compagnon ou un membre de sa famille. Et le nombre de victimes de violence est en augmentation. Je sais bien que certains déclareront que sans doute le nombre augmente parce que les femmes osent plus souvent porter plainte. Peut-on en déduire que le tabou sur les violences faites aux femmes est en train de tomber ? Je n'en suis pas si sûre...

Si la violence conjugale et intra-familial existe dans tous les milieux, il faut tout de même reconnaître que les femmes sont les premières victimes de la pauvreté et du manque d'accès à l'éducation. Je m’explique : quand une femme est en situation de précarité, c’est compliqué pour elle de quitter le foyer. Là où il n'y a pas accès à l'éducation, difficile de se dépêtrer des stéréotypes de genre qui sévissent au sein de leur cellule familiale. Dans ce contexte là, une femme passe le plus souvent de fille à épouse sans avoir la possibilité de requestionner cette place. Enfin le manque de mots laisse la place aux coups. C’est vrai en ce qui concerne le couple mais malheureusement aussi dans les relations sociales en général.

Quelles solutions ?

Comme toujours devant la violence, notre première réaction est de vouloir punir les coupables que je préfère appeler bourreaux. Mais punir sans éduquer, à quoi bon... La plupart des hommes violents que l'on retrouve en stage obligatoire ne comprennent pas ce qu’on leur reproche. Pour eux, c’était normal !

Je me souviens d’ailleurs d’un témoignage d’auditeur qui tomba par hasard sur mon émission et qui découvrit qu’il n’était pas "normal" de battre son épouse. Grâce à une prise de conscience - et le travail qui en a suivi - il cessa. Il appelait pour me remercier puisque grâce à l'émission son couple allait beaucoup mieux et il était devenu une meilleure personne. Je lui répondis que c’était grâce à lui puisqu’il avait su changer son comportement qui n’était qu’une reproduction de celle de son propre père. 

Quant aux femmes victimes, la plupart du temps, elles n’ont connu que la violence depuis l'enfance ou l'adolescence rendant la décision de partir d'autant plus difficile.

Tout ça pour dire qu’il faudrait avancer d’abord et avant tout sur l’origine du mal. Tant qu’on n’osera pas reconnaître que les enfants qui vivent dans des familles maltraitantes deviendront des victimes ou des bourreaux, la société continuera avec son lot de délinquance, de violence, de viols, de harcèlements et bien d’autres souffrances… Pour cela, il faut éduquer tout le monde à la lutte contre les violences. Cette journée est l'occasion de nous rappeler qu'il faut former encore et toujours plus les policiers, les enseignants et plus globalement les institutions.

Dans cette volonté d'accompagner les prises de conscience un quizz "Teste ton couple" a été créé par le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles. Une quinzaine de questions vous aideront à déterminer si la relation est toxique ou saine.

Pour aller plus loin : https://arretonslesviolences.gouv.fr/
Retrouvez la biographie de Brigitte Lahaie sur le site de Sud Radio
Ainsi que la page Facebook de l'émission !

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