Les pays de l'OCS envisagent d'émettre de la dette commune. Pour quoi faire ?
"Poutine a avancé l'idée d'émettre des bons mutualisés"
"L'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) est tout à fait complotiste, et Trump le souligne. On sait que Poutine a avancé l'idée d'émettre des bons mutualisés, donc d'émettre de la dette commune : il y aurait la Chine, l'Inde, l'Iran… tous les membres fondateurs. Cela, afin de ne plus être dépendants du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale ou des agences de notation. Cette dette serait adossée à la puissance de l'économie chinoise et à la puissance énergétique russe", a déclaré Tom Benoit.
La Slovaquie est un cas intéressant… "C'est un pays membre de l'Union européenne, qui utilise l'euro, également un pays membre de l'OTAN. J'apprends en off que Vladimir Poutine a dit à Robert Fico : 'augmentons nos échanges en nos monnaies locales'. C'est quoi, les monnaies locales ? Du côté russe c'est le rouble, et du côté slovaque c'est l'euro. Je doute fortement que l'Union européenne laisse la Slovaquie traiter en roubles avec la Russie ou acheter ces bons de l'OMS", a raconté Tom Benoit.
"Je doute fortement que l'Union européenne laisse la Slovaquie traiter en roubles avec la Russie"
Y a-t-il un parallèle entre ce qui se passe en matière de dette en Europe et ce qui se passe à 20.000 km de là ? "Il n'y a pas vraiment de parallèle. La seule comparaison qu'on peut faire, c'est le volume, on n'est pas très loin : les pays de l'OCS ont un petit peu plus de dette que les pays de l'Union européenne. À la différence que nous, notre dette est encore négociable sur les marchés internationaux, tandis que eux ont des dettes plus locales qui s'échangent de façon plus ciblée par rapport à des projets ou des échanges bilatéraux", a expliqué Tom Benoit.
Selon Tom Benoit, jusqu'ici les pays de l'OCS ne contrôlaient pas leurs populations. "Ce que dit Xi Jinping est : 'il faut qu'on ait un ordre mondial qui soit éloigné de la guerre, et donc plutôt du côté de la paix, et qu'il ne soit pas américain'. Il faut bien comprendre que si le principe de l'entreprise est de gagner de l'argent, le principe de l'État est de contrôler une population. Jusque-là, ces pays ne le faisaient pas, parce que c'est l'Occident qui s'en chargeait. Lorsqu'il y avait des troubles, les Américains arrivaient en gendarmes du monde. Mais ce n'est plus le cas."
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