Emmanuel Macron a rencontré Giorgia Meloni à Rome le 3 juin 2025 pour tenter d’apaiser les tensions persistantes entre la France et l’Italie, notamment sur l’Ukraine et Donald Trump. Malgré une forte antipathie personnelle, les deux dirigeants ont mis en avant la raison d’État pour renouer le dialogue.
"Giorgia Meloni fait preuve d'un certain pragmatisme dans les relations internationales"
Comme le rappelle Marie d'Armagnac, les relations entre la France et l'Italie sont loin d'être au beau fixe. "Quand elle est arrivée au pouvoir en octobre 2022, Élisabeth Borne a dit : 'Nous serons très vigilants sur le respect des droits humains'. Et puis, il y a eu une série de petites réflexions désobligeantes, condescendantes, arrogantes, méprisantes de Darmanin. C'est un peu gratte-poils vis-à-vis des Italiens et de Giorgia Meloni, qui est une patriote sincère, ça ne date pas d'hier."
Marie d'Armagnac rappelle aussi qu'Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont des divergences fondamentales. "Macron et Meloni sont les antipodes l'un de l'autre. Maintenant, elle est chef d'État, elle est donc obligée de parler à tout le monde. Elle fait preuve d'un certain pragmatisme dans les relations internationales. Toujours est-il qu'avec Giorgia Meloni, c'est 'Italia first', ce qui n'est pas le cas de Macron."
"Le déficit italien était de 7,2% du PIB en 2023, et de 3,4% en 2024"
Ce qui n'a pas manqué de distancier encore les deux gouvernements… "Il faut voir ce qui s'est passé en mai 2025 : il y a eu le sommet de Tirana, où Macron a fait un peu exprès d'aller faire une réunion avec l'Allemand, l'Anglais, le Polonais… sans inviter Meloni, en disant que c'était la coalition des volontaires dont elle ne fait pas partie parce qu'elle ne veut pas envoyer de troupes au sol en Ukraine. Giorgia Meloni a donc répondu : 'Il est peut-être nécessaire, dans un moment aussi délicat, d'abandoner les personnalismes qui minent l'unité de l'Occident'. D'ailleurs, c'est intéressant : elle parle plus volontiers de l'Occident que de l'Union européenne. C'est une autre vision."
Toujours est-il que sur le plan économique, l'Italie se porte beaucoup mieux que la France. "Emmanuel Macron a un bilan interne qui est quand même assez catastrophique. Alors que sur le plan économique, Meloni amorce une belle remontée, un assainissement des finances publiques… Le PIB italien par habitant est aujourd'hui plus ou moins équivalent au PIB français, alors qu'il y a cinq ans, il était inférieur de 10%. En 2022, la croissance italienne est de 4,7%, contre 2,6% en France. En 2024, l'Italie est le quatrième exportateur mondial. Il y a aussi la maîtrise des finances publiques : le déficit italien était de 7,2% du PIB en 2023, et de 3,4% en 2024. Alors que la France est à 5,8% du PIB", a fait savoir Marie d'Armagnac.
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