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Jérôme Poirot : "Quand on fait la guerre, il faut avoir du renseignement "

Jérôme Poirot, co-auteur de “Le renseignement français en 100 dates” aux éditions Perrin, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

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Jérôme Poirot, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"Le renseignement est une activité humaine par excellence. Dès qu’il y a eu une activité humaine, il a fallu d’abord lutter les uns contre les autres. Parfois les tribus les plus primitives volaient des femmes dans les tribus adverses, parce que c’était très important pour eux de perpétuer l’espèce, explique Jérôme Poirot. Il faut savoir où on peut trouver des femmes, des denrée, etc.. Quand on fait la guerre, il faut avoir du renseignement, c’est une arme décisive," juge-t-il.

"En France, on peut remonter à Louis XI, au XVe siècle, où il y a une volonté farouche du roi de l’époque d’utiliser le renseignement dans toutes les activités politiques qu’il conduisait. Que ce soit pour faire la guerre, pour surveiller ses alliés, ses ennemis, pour faire de la police politique intérieure et puis à des fins économiques. Ensuite, il y a eu des périodes de traversée du désert du renseignement," raconte l’auteur de Le renseignement français en 100 dates.

 

"Ni les généraux, ni les responsables politiques" n'ont suivi les conseils

"C’est la deuxième moitié du XIXe siècle qui a permis de structurer véritablement un renseignement d’abord militaire de qualité," raconte Jérôme Poirot, au micro de Sud Radio. "Puis, il y a eu, à partir du début du XXe siècle, beaucoup de progrès dans le renseignement policier, dans le renseignement douanier entre les deux guerres. Depuis la deuxième guerre mondiale, on peut dire que l’on a une organisation du renseignement en France qui, sans être parfaite, est véritablement efficace."

"Il y a des théoriciens du renseignement depuis le XIXe siècle en France. Si on en retient un, il y a le général Jules Laval, dans les années 1880, qui publie un traité ‘Tactiques de renseignements’ qui est extrêmement complet. Mais on peut dire que ni ses collègues généraux, dans les années qui ont suivi, ni les responsables politiques, n’en ont tiré vraiment beaucoup de conséquences. Beaucoup de pays étrangers, à commencer par la Prusse, étaient de grands pays de renseignement et puis il y a dans toute l’histoire, depuis le haut Moyen Age, des traités à destination des rois, des chefs militaires, qui expliquent l’art de gouverner," précise-t-il.

 

"On ne peut pas conduire la guerre sans qu’il n’y ait de renseignement"

"Dans tous ces traités, il y a toujours des chapitres sur le renseignement parce qu’on ne peut pas conduire un État, ou la guerre, sans qu’il n’y ait de renseignement. Je pense que c’est intimement lié à la culture française, à la culture des élites françaises militaires et politiques. Notamment dans l’armée, les officiers ont toujours considéré que les méthodes de renseignement, c’est-à-dire la ruse, la dissimulation, le mensonge, utiliser de fausses identités, etc. étaient contraires à l’honneur du soldat," explique Jérôme Poirot.

"Ce qui fait une des explications de la défaite de 1870, et de la guerre de 1940 aussi, c’est que la France n’avait pas de service de renseignement militaire de qualité," juge-t-il. "Une des explications de la victoire de la Prusse, c’est l’excellence de son renseignement. Si on remonte un peu dans le temps, Frédéric II de Prusse se moquant de la France et du maréchal Soubise disait :Le Maréchal de Soubise se fait suivre par cent cuisiniers, moi je me fais précéder par cent espions,'" raconte le co-auteur de Le renseignement français en 100 dates.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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