Selon Jean-Pierre Colombies, la police a commis beaucoup d'erreurs lors des manifestations du 10 septembre 2025. En cause, le piètre niveau des agents et une formation insuffisante.
Jean-Pierre Colombies : "Vous recrutez n'importe qui, vous les formez comme vous pouvez…"
"Ne soyez pas solidaires d’un pouvoir totalement corrompu. Ne soyez pas solidaires de ce bal des hypocrites au plus haut niveau de l’État qui s’en mettent plein les poches ! Leur seule obsession, c’est de se gaver alors qu’ils demandent aux Français de se serrer la ceinture", avait lancé fin août 2025 Jean-Pierre Colombies aux policiers dans un message vidéo publié sur Facebook, alors que les préfectures de police étaient en train de concevoir leurs plans d'action pour la journée de manifestations du 10 septembre 2025.
Au micro d'André Bercoff, Jean-Pierre Colombies assure que le niveau des agents de police est malheureusement très bas. "Il y a une crise de recrutement - ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Cour des comptes. Il y a des recrutements qui sont terrifiants par leur niveau. Vous recrutez n'importe qui, vous les formez comme vous pouvez, la formation judiciaire est réduite à peau de chagrin… Quasiment aucun policier nouvellement recruté ne veut travailler dans le judiciaire. Les magistrats vous le diront : certains PV sont illisibles, et je ne parle même pas des fautes d'orthographe."
"Il faudrait revenir à ce qui existait, mais qui était très compliqué financièrement et techniquement : la police de proximité"
Que ferait Jean-Pierre Colombies s'il était président de la République ? "Il faudrait rebâtir énormément de choses. Il faudrait arrêter cette politique spectacle. Je pense à ces opérations XXL où on envoyait des compagnies de CRS entières dans une cité et qu'on bouclait des quartier entiers : sur certains plateaux, j'ai eu l'occasion de dire que c'est du show, c'est du cirque. Il y a deux-trois ans, un gang de dealers avait organisé une sorte de fête foraine à l'intérieur de la cité, avec une piscine et tout ce que vous voulez. La seule réponse que le préfet de police avait trouvée était de boucler la cité et empêcher toute entrée et sortie de la résidence. Imaginez l'impact que ça a sur ces gens qui vivent là et qui sont déjà emmerdés quotidiennement par des dealers. Mais en plus, il y a ces filtrages par les CRS. Est-ce une réponse sérieuse ? Non. Déjà, en termes de méthodologie, il faudrait revenir à ce qui existait, mais qui était très compliqué financièrement et techniquement : la police de proximité. Ça a été rayé par un coup de plume par Nicolas Sarkozy. C'était une catastrophe, on en paie encore aujourd'hui les conséquences."
Et que faudrait-il faire à la place ? "Il faudrait revenir dans les quartiers, renouer le dialogue… non pas avec les voyous, ne nous trompons pas de débat - mais avec les gens qui se lèvent à 5 heures du mat' pour aller bosser. Il faut arrêter de les prendre pour les complices des dealers, qu'eux-mêmes subissent."
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