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Élections de mi-mandat : "Un blocage parlementaire paraît inévitable", estime Olivier Piton

Les résultats définitifs des élections de mi-mandat sont sur le point d'être annoncés aux États-Unis. Ces élections verrront le renouvellement de la Chambre des représentants (435 sièges), ainsi que 33 des 100 sièges au Sénat. En plus, 34 des 50 États élisent leurs gouverneurs.

élections de mi-mandat
Guy Hervier, Barbara Klein et Olivier Piton, invités de Philippe David dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pourquoi ces élections de mi-mandat sont-elles importantes ? Réponse avec Olivier Piton, Guy Hervier et Barbara Klein.

 

Olivier Piton : "Le Sénat américain a énormément de pouvoirs"

Pourquoi ces élections de mi-mandat sont si importantes ? Quel est le rôle du Sénat américain ? "Le Sénat est la chambre haute. Et, contrairement à ses homologues européennes, en particulier françaises et britanniques, elle a plus de pouvoirs que la Chambre des représentants. Le Sénat est composé de 100 sénateurs, quelle que soit la dimension démographique de ces États. Et le Sénat a énormément de pouvoirs, en particulier en matière de politique étrangère et de contrôle des pouvoirs de l’exécutif.

 


Contrairement à ce qui se passe en France, lorsqu’il faut passer un projet de loi, il faut qu’il y ait deux projets de loi : l’un déposé par le Sénat, l’autre par la Chambre des représentants. Chacun fait son petit projet de loi dans son coin, puis les deux se rassemblent, et c’est à partir de ce moment-là qu’on arrive à faire voter la loi. Ce sont deux textes concomitants qui doivent se retrouver. En cas de non-majorité claire pour l’une ou l’autre des formations politiques (la Chambre des représentants serait républicaine et le Sénat serait démocrate), il y aurait très probablement un blocage politique et l’impossibilité de voter des textes. Étant donné la crispation politique actuelle aux États-Unis, si les deux chambres sont de couleurs différentes, nous n’arriverons probablement pas à autre chose qu’un blocage dans les deux années qui viennent", a expliqué Olivier Piton, avocat à Paris et Washington. Ancien député suppléant des Français d'Amérique du nord, il est l'auteur des livres La nouvelle révolution américaine, Les transgressifs au pouvoir, Emmanuel Macron et Donald Trump et Kamala Harris, la pionnière de l'Amérique (Éditions Plon).

Élections de mi-mandat : "Il y a une énorme distorsion démocratique dans le Sénat américain", pointe Guy Hervier

"Le Sénat déclare la guerre. Il a un rôle important dans les nominations, ça a une incidence importante sur la Cour suprême. Il faut aussi avoir en tête qu’il y a une énorme distorsion démocratique. Un État comme le Wyoming a 700.000 habitants, un États comme la Californie a 39 millions d’habitants. Mais toujours est-il que chaque État a deux Sénateurs, quelle que soit sa population. C’est très problématique, ce système fait que les États ruraux du centre de l’Amérique ont plus de pouvoir. En plus, on l’oublie souvent, mais les États-Unis sont un État fédéral. Les gouverneurs ont un rôle important. Ces derniers temps il est d’ailleurs de plus en plus important", a ajouté pour sa part Guy Hervier, chargé de cours sur les USA à l'IRIS (Institut des relations Internationales et Stratégiques) et auteur des livres God bless America, Great America et Great New York (Éditions Masha Publishing).

 

Barbara Klein : "Le contexte actuel est favorable aux Républicains"

Donald Trump a-t-il des chances de faire un retour en 2024 ? "Je suis arrivée aux États-Unis en 2007, j’ai vécu l’ascension de Barack Obama avec tout ce que ça a à l’époque, cette soufflée d’espoir de changement que tellement de choses allaient changer. Barack Obama a des réussites, il a sorti l’Amérique de la crise. Mais il a échoué sur des sujets importants tels quel a réconciliation raciale, sur les inégalités sociales, qui ont continué à se creuser. Il n’a pas réussi à sortir plus d’Américains de la pauvreté. La conjoncture a fini par raboter les espoirs que son avènement avait suscités. Il y a un clivage qui n’est pas nouveau.

D’un côté, une classe populaire, qui s’est sentie abandonnée par sa classe politique, et qui a vu en 2016 arriver Donald Trump comme un sauveur. Il leur redonnait une considération, et allait en plus changer leur quotidien. De l’autre, une classe plus aisée des côtes ouest et est, qui est plus libérale et plus séduite par les questions sociétales. De plus, ce clivage s’est aggravé, il n’était pas sur les sujets historiquement clivants comme les armes à feu ou l’avortement. Suite à la crise Covid, sont arrivés les sujets de l’insécurité, de l’immigration clandestine, et de l’inflation. Les Américains sont pragmatiques, encore plus que les Français. Le contexte est donc favorable aux Républicains, qui touchent une corde sensible auprès des Américains", a expliqué Barbara Klein, journaliste notamment sur CNews. Elle a été correspondante aux USA pour plusieurs médias français pendant six ans, écrit un livre sur les fractures de l'Amérique et a participé à plusieurs documentaires sur les USA pour la télévision.


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