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Thierry Guerrier : Les conséquences politiques de la relance du nucléaire par Emmanuel Macron

Thierry Guerrier revient sur les lourdes conséquences politiques de la relance de la filière nucléaire annoncé hier par Emmanuel Macron.

Thierry Guerrier revient sur les lourdes conséquences politiques de la relance de la filière nucléaire annoncé hier par Emmanuel Macron.

Lourdes conséquences, en effet, car c'est une décision politique considérable dont on ne mesure pas encore l'onde de choc qu'elle va provoquer. En annonçant à Belfort la mise en chantier de  14 EPR dans les années qui viennent, Emmanuel Macron a balayé d'un revers de main, des décennies entières de discours écolo politiquement-correct, selon lequel la France allait inexorablement en finir avec cette énergie. Cette idée avait fini par s'installer dans les esprits, petit à petit depuis 1997.

Il y a 25 ans, le socialiste Lionel Jospin (qui gagne des législatives anticipées) veut gouverner avec les verts mais pour accepter le poste de ministre de l'environnement qu'il lui propose, la porte parole des verts de de l'époque, Dominique Voynet, lui impose un compris politique : la fermeture d'une toute nouvelle centrale, "superphénix", à défaut d'une sortie totale du nucléaire Jospin fermera donc "superhénix". Après cette victoire symbolique de 97, les verts mèneront une guérilla incessante contre la filière nucléaire française la faisant reculer, avec une série de succès réguliers, qu'Emmanuel Macron vient pourtant d'Effacer, brutalement...

LA RELANCE DU NUCLÉAIRE, C’EST D’ABORD L’ÉCHEC POLITIQUE DES VERTS ?

Évidemment. Songez que le Président de la République vient de mettre par terre toute leur stratégie, qui consistait depuis 25 ans à neutraliser (insidieux, presque sans que l'on s'en aperçoive), le savoir faire et les ambitions de cette filière industrielle française d'excellence. Les verts avaient obtenu sous François Hollande que la part d'électricité produite en France grâce au nucléaire descende à terme sous la barre des 50% (alors qu'aujourd'hui c'est 75). Et deuxième victoire opérationnelle, ils avaient réussi à faire fermer la centrale de Fessenheim, au début du quinquennat, par un Emmanuel Macron à peine élu, qui voulait donner des gages à son ministre de la transition écologique, la star qu'il avait pris dans ses filets, Nicolas Hulot. Mais en 4 ans à peine tout s'est retourné, Hulot n'est plus qu'un mauvais souvenir et le nucléaire va s'imposer à nouveau.

QU’EST-CE QUI A PERMIS AU PRÉSIDENT DE PRENDRE UN TEL VIRAGE STRATÉGIQUE ?

Sur le fond, paradoxalement, c'est la lutte pour le climat qui a redonné ses lettres de noblesse au nucléaire. Le président à profité du débat sur la nécessité de produire de plus en plus d'électricité décarbonée. Débat qui a montré les vertus du nucléaire, qui ne produit pas de CO2. Et puis politiquement, Emmanuel Macron a laissé les verts se ringardiser à force de décisions punitives partout où ils gèrent des métropoles. Entre chasses absurdes au foie gras, au sapin de noël et aux aéro-clubs, leurs subventions accordées parfois à des associations islamistes et leurs guerres internes (comme la bagarre Jadot-Rousseau), qui les ont beaucoup discrédités, les verts n'ont plus la même influence. Pour preuve, la campagne de Yannick Jadot qui plafonne à 5% en ce moment. De nouveaux arguments techniques et des écolos affaiblis : il n'en fallait pas plus pour qu'il s'engouffre dans la brèche et en dévoilant une stratégie énergétique très offensive pour la France à Horizon 2050, le "Président Macron" à un peu donné le ton de ce que sera le "Candidat Macron".

 

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