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APL, contrats aidés, cotisations sociales : la feuille de route d'Édouard Philippe

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Le Premier ministre était l'invité de nos confrères de RMC-BFMTV. Il a effectué une mise au point sur les dossiers chauds de cette rentrée et n'a pas manqué d'égratigner la majorité précédente, en réponse aux avertissements de François Hollande.

Le Premier ministre Édouard Philippe ©CHARLY TRIBALLEAU - AFP

Édouard Philippe passait ce jeudi son oral de rentrée au micro de nos confrères de RMC et BFMTV. Le Premier ministre y a évoqué les points chauds de la rentrée et les polémiques qui ont émaillé l'été.

La plus récente, l'étalement, sur l'année 2018, de la baisse des cotisations salariales promise par Emmanuel Macron pendant la campagne. La mesure, qui doit s'équilibrer par la hausse de la CSG et qui doit dégager du pouvoir d'achat aux salariés, permettra, en étant fractionnée, de dégager des ressources pour l'État afin de boucler son budget.

Sur la méthode (pour réformer le droit du travail), il y a une grande transformation et je préfère de loin, même de très loin, la méthode que nous avons utilisée

Les cotisations salariales baisseront "d'un peu plus de deux points" dès le 1er janvier 2018, a annoncé Édouard Philippe, puis "d'un peu moins d'un point" à la rentrée. Malgré cet étalement, le Premier ministre a défendu un "gain de pouvoir d'achat considérable", qui devrait toutefois se ressentir en deux temps. Car en parallèle, au 1er janvier, la CSG va, elle, être augmentée de 1,7 point. Selon Édouard Philippe, les gains de pouvoir d'achat en 2018 seront "supérieurs", grâce à cette mesure, à ceux qui ont résulté "des diminutions d'impôt sur le revenu lors des trois dernières années du quinquennat Hollande".

Une comparaison qui n'est pas anodine et qui vient en réponse aux avertissements de François Hollande quant au projet de réforme du droit du travail par ordonnances. L'ancien président de la République estime en effet que demander plus de flexibilité aux travailleurs que ce que prévoyait la loi El Khomri ne serait pas forcément judicieux. Il a également critiqué la méthode des ordonnances privilégiée par le nouveau président de la République. Le Premier ministre a indiqué avoir "entendu" les "remarques" de François Hollande sur la réforme du code du travail : "Sur la méthode, il y a une grande transformation et je préfère de loin, et même de très loin, la méthode que nous avons utilisée, le respect que nous avons montré vis-à-vis des organisations syndicales. François Hollande a fait en 2016 une réforme qui n'avait pas été annoncée pendant la campagne électorale, pas discutée avec les organisations syndicales et qui a conduit au blocage. Nous avons une méthode totalement inverse."

La baisse des APL ? Un héritage de la précédente majorité

"Que l'ancien président de la République essaye de valoriser son bilan, je crois qu'au fond, c'est naturel", a ajouté Édouard Philippe. Le Premier ministre n'a pas manqué, toutefois, d'imputer à l'ancienne majorité la paternité de l'une des polémiques de l'été, à savoir la baisse de 5 euros des APL.

"Évidemment que ce n'est pas intelligent, c'est une mesure de rabot et les mesures de rabot ne sont jamais de bonnes mesures, a indiqué le Premier ministre. La baisse générale des APL est contenue dans le budget précédent, que je n'ai pas voté mais que j'exécute. Si on avait pu faire différemment, on l'aurait fait."

"Il y aura moins de contrats aidés" en 2018

Il assume, en revanche, la diminution progressive du nombre de contrats aidés, annonçant le chiffre de 320 000 pour l'année 2017, contre 459 000 en 2016. "Mon objectif n'est pas de dire que les contrats aidés, c'est mal", précise-t-il, reconnaissant que, pour les personnes concernées, c'est "momentanément utile" et que, pour les collectivités locales, cela représente un gain de coût. "Mais à la fin de la fin, c'est une politique publique qui ne produit pas de bons résultats pour le retour à l'emploi" et qui s'avère "très onéreuse".

En 2018, "il y aura encore des contrats aidés", mais "il y en aura moins que ce qui existe aujourd'hui", a annoncé Édouard Philippe. "On fera en sorte que l'utilisation des contrats aidés dans l'éducation nationale et les outre-mer soit préservée", a-t-il toutefois nuancé, prônant un "changement de logique", avec des moyens qui devront servir à "financer des formations individualisées qui permettent un retour durable à l'emploi".

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