Ce mardi, la France se mobilise une nouvelle fois contre les violences faites aux femmes. Une journée de mobilisation nécessaire alors que les violences conjugales restent la première cause de décès des femmes au sein du couple avec 149 féminicides cette année contre 94 en 2024.
Au-delà des féminicides, 272 000 femmes ont été victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint en 2024. Pour mettre fin à ses violences la Fondation des Femmes appelle à un « sursaut collectif » et à davantage de moyens pour mieux protéger les victimes.
Une victime toutes les 2 minutes
Car les derniers chiffres publiés par la Mission interministérielle sont alarmants et confirment des violences sexuelles toujours en hausse. Pour preuve, les féminicides conjugaux ont augmenté de 58,5 % entre 2024 et 2025, avant même la fin de l’année. De plus, une femme est victime toutes les deux minutes de viol, de tentative de viol ou d’agression sexuelle et toutes les vingt-trois secondes d’un acte de harcèlement ou une atteinte sexuelle non sollicitée.
3 millions des Françaises concernées
La Fondation des Femmes estime que plus de trois millions de Françaises déclarent subir des violences chaque année, soit près de 7,5 % d’entre elles. Et les conséquences psychologiques sont souvent dramatiques puisque 773 femmes ont tenté de se suicider après des violences conjugales en 2023. Pourtant, malgré la gravité des faits recensés, seules 16 % des victimes osent porter plainte.
.@PatrickVignal : "La classe politique est lâche au regard des femmes. Le débat sociétal de demain est la place de nos femmes et nos enfants dans la société" #MettezVousDaccord
— Sud Radio (@SudRadio) November 25, 2025
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La menace de la soumission chimique
Longtemps relégué comme un phénomène marginal, la soumission chimique s’impose désormais comme un danger préoccupant pour les femmes. Mis en lumière par le procès des « viols de Mazan », cette forme de violence altère le jugement, la mémoire ou les capacités physiques des victimes à leur insu, facilitant une agression sexuelle.
La sphère familiale ou amicale en première ligne
Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ces violences sont le plus souvent commises par un proche, un conjoint ou un membre de l’entourage familial. En 2024, le Centre de référence des agressions facilitées par substances a recensé 327 faits en vue d’un viol ou d’une agression sexuelle.
2,6 milliards d’euros par an nécessaires
Pour les associations, le manque de moyens reste l’un des principaux obstacles à la protection des victimes. La Fondation des Femmes estime que 2,6 milliards d’euros par an seraient nécessaires pour répondre efficacement à l’ensemble des violences conjugales, sexistes et sexuelles. Mais en 2023, seuls 184 millions d’euros ont été consacrés à cette cause, un montant jugé très insuffisant au regard des besoins et du nombre de victimes.
Un numéro national et une mobilisation ce samedi
La prise de conscience se traduit aussi dans la rue. Le samedi 22 novembre, des milliers de personnes ont défilé malgré un froid glacial pour dénoncer la persistance des violences. À Paris, plus de 20 000 manifestants ont répondu à l’appel du collectif Grève féministe. En région, ce sont plus de 17 200 personnes qui ont été recensées.
Pour venir en aide aux victimes de violences sexistes et sexuelles, plusieurs dispositifs d’aide sont accessibles. Le 3919, numéro national Violences Femmes Info, propose une écoute anonyme, gratuite et confidentielle. Le numéro Viols Femmes Informations du Collectif féministe contre le viol assure également une permanence d’écoute. La plateforme de signalement en ligne permet quant à elle d’échanger directement et discrètement avec des policiers ou gendarmes formés, disponibles 24h/24.