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Un parc éolien en face du château d’Alphonse de la Martine ?

Par Luc Boué-Lahorgue

Le château de Saint-Point, ancienne demeure du poète romantique Alphonse de Lamartine, se trouve au cœur d'un projet controversé : la construction d'un parc éolien, suscitant une vive opposition locale. Étienne de Baecque, propriétaire du château, mène la mobilisation pour préserver ce lieu historique, symbole de mémoire et d'identité pour la région.

Un projet de parc éolien suscite une forte opposition en Saône-et-Loire, où se trouve le château autrefois habité par le poète romantique Alphonse de Lamartine. Étienne de Baecque, propriétaire actuel de cette demeure historique, s'est rapidement mobilisé pour préserver ce symbole culturel et identitaire de la région.

Un site chargé d’histoire et de poésie

Alphonse de Lamartine, célèbre poète et romancier du XIXe siècle, a vécu au château de Saint-Point de 1820 à 1869. Ce lieu emblématique, entouré des villages de Saint-Point et de Bourgvilain, offre un cadre de vie unique : un horizon fermé par deux montagnes et un décor champêtre. Un paysage qui a grandement inspiré le poète qui en fait référence dans ses œuvres. Aujourd'hui, cette zone est classée Natura 2000 en raison de sa faune et de sa flore diversifiée.

Une mobilisation locale pour défendre le patrimoine

C'est par un visiteur de passage cet été qu’Étienne de Baecque a appris l’existence de ce projet de parc éolien. Déterminé à protéger ce patrimoine, il s'est rapidement mobilisé aux côtés de l'association locale Nature et Horizon, qui regroupe plus de 400 membres. Ensemble, ils ont lancé une pétition ayant déjà recueilli 4 500 signatures. Si le projet se concrétise, pas moins de 12 châteaux et monuments historiques de la région seraient impactés, mettant en péril l’attractivité touristique du territoire.

Les habitants et les mairies vent debout contre le projet

La population locale partage l’inquiétude du propriétaire du château : « On va nous mettre 4 tours Montparnasse en plein milieu de la vue ». Étienne de Baecque explique : « Je ne suis pas contre les énergies renouvelables (…) mais là, il paraît insensé de ne pas tenir compte de la configuration des lieux. Saccager une forêt, avec toutes les espèces qui vont avec pour artificialiser les sols et implanter des usines avec des emprises en béton, des routes d’accès, ça semble une catastrophe pour tous les amoureux de ce paysage. »

La mobilisation locale a trouvé un écho auprès des élus. Les mairies de Saint-Point et de Bourgvilain ont voté contre le projet, exprimant leur soutien aux défenseurs du patrimoine et de la nature.

Des promoteurs rassurants, mais la vigilance reste de mise

Face à cette opposition, les promoteurs du parc éolien ont tenté de rassurer la population, affirmant que « rien n’était fait » et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Cependant, l’autorisation des études a été accordée, ce qui constitue la première étape avant le dépôt d’un dossier auprès du préfet. Étienne de Baecque et les opposants au projet restent vigilants et déterminés : « On va tout faire pour l’empêcher, c’est un projet très menaçant. »

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