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Sébastien Chenu : « On pousse le président Macron à tenir un bras de fer avec l'Algérie »

INTERVIEW SUD RADIO - Après le vote qualifié d'historique par Marine Le Pen, ce jeudi, à l'Assemblée Nationale en faveur de la résolution du Rassemblement National visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, Sébastien Chenu, vice-président du RN, était l'Invité des Vraies Voix sur Sud Radio.

Sébastien Chenu
Le vice-président du RN et député du Nord, Sébastien Chenu, à l'Assemblée nationale (Bertrand GUAY - AFP/Archives)

Marine Le Pen a qualifié cette journée d'historique pour le Rassemblement National : on vous imagine que c'est également le cas pour vous ?

Bien sûr. C'est une journée qui, au sens politique, est historique pour notre mouvement, mais aussi qui dit, je crois, beaucoup de choses. D'abord, de ce que nous sommes c'est-à-dire de notre crédibilité. Nous avons donc fait passer un texte que nous avons porté et nous avons réussi à convaincre au-delà de nos bancs, ce qui veut dire que effectivement, cette capacité à convaincre, elle signifie que ce texte avait une crédibilité, puisque ce ne sont pas les alliés du Rassemblement National, mais ce sont les alliés d'ailleurs, de la Macronie. Le groupe Horizon, il est allié, c'est un support du bloc central qui a voté ce texte.

«  Ce vote nous sort d'un certain ostracisme dans lequel on nous avait enfermés »

Et je pense que ça, c'est important, parce que quelque part, ça nous sort d'un certain ostracisme dans lequel on nous avait un peu enfermés. Nous, on est au groupe Rassemblement National, capable, on le montre régulièrement, on nous en fait d'ailleurs le reproche, de voter des textes qui viennent d'autres groupes politiques. Si on pense que ça va dans le bon sens, si c'est ce qu'on porte, etc., on le vote.

"C'est une lumière qui s'est allumée"

C'est une ouverture pour vous ?

C'est une lumière qui s'est allumée. Alors, elle s'est éteinte vite après, puisque sur d'autres textes, ils n'ont pas, ils, les autres mouvements politiques, n'ont pas refait ça. C'est un peu comme la Vierge, elle apparaît de temps en temps, mais pour ça, il faut la prier beaucoup.
Donc, elle est apparue une fois aujourd'hui, et c'est très bien ainsi, ça dit aussi beaucoup des autres.

« Ne pas venir défendre ses convictions comme Gabriel Attal, c'est une forme de lâcheté »

Qui visez-vous en particulier ?

Par exemple, Gabriel Attal était philosophiquement favorable, d'après ce que j'ai compris, et ce qu'il avait dit publiquement, à l'abrogation des accords de 68 avec l'Algérie. Mais il n'est pas venu. Alors, moi, je pense que le courage en politique, c'est une vertu. Et ne pas venir défendre ses convictions, c'est une forme de lâcheté, surtout lorsque, comme Gabriel Attal, on a, il a, des prétentions élyséennes. Et bien, je pense qu'on a vu que ce monsieur était quand même un petit monsieur.

« La gauche, n'a qu'à s'en prendre qu'à elle-même »

Qui d'autre ?

Ca en dit également beaucoup sur la gauche, une certaine gauche, d'ailleurs, qui ne juge que par l'insulte, ne fonctionne que par les hurlements. J'étais consterné de voir les positions des écologistes qui sont aujourd'hui sur les bancs. Et l'écologie qui était, à l'époque, portée par François de Rugy, je le dis très simplement, on n'est pas du tout dans la même chose.

C'est une écologie rouge, aujourd'hui, soumise à la France Insoumise. En fait, la gauche, n'a qu'à s'en prendre qu'à elle-même, il a fallu une voix. Il y avait une voix de majorité, qui était la mienne, puisque j'ai voté, en tant que président de séance, parce que Yaël Braun-Pivet, président de l'Assemblée Nationale, vote.

Mes collègues vice-présidentes insoumises votent, donc j'ai voté aussi lors de cette séance, mais ils n'avaient qu'à mobiliser les leurs. Ils n'avaient qu'à trouver les députés écolos, socialistes, communistes, LFI qui n'étaient pas là aujourd'hui. Donc voilà, ça dit quelque chose de nous, le Rassemblement National, ça dit quelque chose des autres.

Est-ce un tournant pour votre parti ?

C'est plutôt pas après pas qu'on fait les choses. Là, cette résolution, c'est vrai qu'elle était très populaire. Enfin, le fait d'abroger cette résolution, qui n'est pas abrogée, c'est le président de la République qui verra ce qu'il fera. Mais en tous les cas, elle est conforme à la volonté populaire, à l'opinion publique. Et donc, en cela, je pense qu'on pousse les feux.

"On a démontré, à travers ce vote, qu'on était vraiment en corrélation parfaite avec l'opinion publique"

Souvent on dit que l'Assemblée nationale est toujours un peu à la traîne par rapport à l'opinion publique. On a démontré, à travers ce vote, qu'on était vraiment en corrélation parfaite avec l'opinion publique. Et pour nous, c'est, je crois, un pas de crédibilité. Là, l'intérêt, c'est que c'est un des marqueurs forts du programme de Marine Le Pen. L'abrogation des accords de 68, mais aussi les rachats d'actions, l'amendement anti-délocalisation : c'est des marqueurs forts de ce que nous proposons.

N'avez-vous pas mis le chef de l'État vraiment dans un entonnoir très compliqué pour en sortir ?

On le pousse à la stratégie du bras de fer. Bruno Retailleau n'a ni riposté, ni fait quoi que ce soit de gradué. D'ailleurs, on ne sait pas où il est passé. Nous, on pousse le chef de l'État à tenir un bras de fer avec l'Algérie. On pense que pour libérer Boualem Sansal, pour reprendre les OQTF, pour libérer Christophe Gleize, il faut tenir un bras de fer avec l'Algérie.

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